Le Plan d’accélération industrielle (PAI), dont les réalisations ont été présentées lundi à Casablanca devant le Roi Mohammed VI par le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, vise à faire de l’industrie un levier majeur de croissance.
Cette stratégie industrielle assigne au secteur des objectifs généraux à l’horizon 2020, à savoir la création d’un demi-million d’emplois et l’accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points (passer à 23 pc en 2020).
Pour ce faire, cette stratégie se décline en 10 mesures clés regroupées en 3 classes.
Le premier bloc de ces mesures a pour objectif de réduire l’atomisation sectorielle et de construire une industrie mieux intégrée. Ce chantier repose sur la mise en place d’écosystèmes industriels ayant vocation à créer une nouvelle dynamique et une nouvelle relation entre grands groupes et petites et moyennes entreprises (PME).
Cette démarche a été appliquée à 12 secteurs industriels et a généré 41 écosystèmes, dont chacun a été identifié en partenariat avec les fédérations professionnelles, l’ensemble des actions à entreprendre, pour enclencher un nouveau cycle d’investissement.
Cette démarche de partenariat avec les fédérations professionnelles a permis d’identifier à fin juin 2016, en 2 ans, un potentiel tangible de 427.000 emplois d’ici 2020, soit 83 pc de l’objectif des 7 années du Plan, dépassant largement les planifications.
La deuxième batterie de mesures vise l’amélioration de la compétitivité des PME tout en assurant un accompagnement adapté aux besoins des entreprises et leur fournissant un cadre favorable au développement de leurs activités.
Sur le plan du financement, un fonds d’investissement industriel public (le Fonds de développement industriel – FDI), doté d’une enveloppe de 20 milliards de dirhams, permettra au tissu industriel de se consolider, de se moderniser et de développer sa capacité de substitution aux produits importés.
Dans ce sens, 17,3 milliards de dirhams ont été engagés par le Fonds de développement industriel et seraient déboursés sur la période 2014-2020, si les fédérations réalisaient leurs objectifs.
Ces fonds sont alloués à hauteur de 24 pc aux PME, de 24 pc aux projets d’envergure et de 52 pc aux écosystèmes portés par les fédérations.
En matière de préparation de foncier industriel, 1147 hectares ont été mobilisés pour les opérateurs industriels.
Le troisième bloc de mesures ambitionne d’améliorer le positionnement du Maroc à l’international, et ce en focalisant les efforts d’accompagnement sur les secteurs à fort potentiel d’exportation pour consolider la compétitivité de l’offre exportable du Royaume.
Un suivi rapproché des Accords de libre échange (ALE) en cours de négociation sera assuré, ainsi que la surveillance du respect précis des dispositions des ALE existants.
En parallèle, la stratégie prévoit de promouvoir l’investissement étranger en instaurant une culture de deal-making pour ouvrir le Maroc aux opportunités de l’évolution du marché international.
Le PAI propose, enfin, des mesures de concrétisation de la vocation africaine du Maroc, orientation donnée au plus haut niveau de l’Etat. Les relations privilégiées avec les partenaires africains s’étoffent dans une perspective de collaboration mutuellement bénéfique.
Le suivi de la mise en œuvre du PAI est assuré par un comité interministériel qui veille à la réalisation des projets initiés et à l’exécution des conventions conclues entre les divers partenaires impliqués.