10 milliards de dirhams (1 milliards d’euros) sont mobilisables dans l’immédiat. Les 40 milliards manquants seraient puisées dans les Comptes spéciaux du Trésor marocain (CST) ainsi que dans d’autres sources de financements y compris externes (Banque mondiale, programmes onusiens, etc.)
Le roi du Maroc Mohamed VI a annoncé, le 30 juillet dernier, le lancement d’un programme de mise à niveau urgente des infrastructures et services de base dans les régions éloignées et enclavées du royaume, notamment dans les sommets de l’Atlas et du Rif, les zones sahariennes arides et les oasis, ainsi que dans certains villages dans les plaines et sur les côtes. 20.800 projets, dédiés à plus de 12 millions de citoyens, vivant dans plus de 29.000 douars, dans 1.272 communes seront réalisés, pour un montant évalué à 50 milliards de dirhams (10 dirhams = un euro à peu près). Mais le royaume chérifien dispose-t-il des moyens financiers suffisants pour mener à terme ce projet, que Mohammed VI qualifie d’ « urgent » ?
Selon Aujourd’hui le Maroc, 10 milliards de dirhams, sont mobilisables dans l’immédiat. Pour les 40 milliards de dirhams manquants, le quotidien marocain estime que les ressources seront puisées directement dans les Comptes spéciaux du Trésor marocain (CST), répartis sur le Fonds routier, le Fonds de l’habitat et le Fonds de la cohésion sociale récemment créé.
« Selon le rapport du ministère des Finances sur les CST qui avait accompagné la dernière loi de Finances 2015, on sait au moins que les ressources allouées à ces fonds sont loin d’avoir été toutes dépensées », note Aujourd’hui le Maroc, qui ajoute que « l’ensemble des Comptes spéciaux du Trésor marocain dégageait un excédent de près de 80 milliards DH, en 2013 », un grand excédant favorable donc au lancement de ces programmes de développement local. Or, « il n’est pas possible d’utiliser toutes ces ressources car certains fonds sont dédiés et ne peuvent pas être activés en dehors de leur destination», relève le journal, citant une source du ministère des Finances qui confirme que « le gouvernement compte bien mobiliser les ressources dormantes de certains fonds ».
Certains fonds, lesquels ? Il s’agit selon le quotidien marocain du Fonds de développement rural et de celui de l’appui à l’Initiative nationale du développement humain (INDH) qui comptaient un solde excédentaire de près de 6 milliards DH à fin 2013, auxquels s’ajoutent entre 1,5 à 2 milliards DH au titre des exercices 2014 et 2015, soit un montant total disponible de presque 8 milliards DH.
Le gouvernement marocain devrait compter probablement sur les ressources d’autres fonds tels que le produit des parts d’impôts affectées aux régions, qui dégage depuis 2011 au moins un excédent entre 250 et 300 millions DH, ce qui assurerait la mobilisation de 1,5 milliard DH au moins. Les ressources des fonds cités ci-dessus pourraient atteindre les 10 milliards de dirhams. Une somme qui permettrait le départ, mais non la pérennité de ces projets interrégionaux.
Selon les estimations du ministère marocain des Finances, rapportées par Aujourd’hui le Maroc, il existe environ 17 milliards de DH qui dorment dans les caisses provenant des excédents des budgets des collectivités locales (10,8 milliards), du Fonds de cohésion sociale (3,7 milliards) et du Fonds de solidarité habitat et intégration urbaine (2,6 milliards). Ce qui nous ramène à 27 milliards de dirhams. Pour les 23 milliards restants, la même source prévoit que le royaume compte sur d’autres sources de financement y compris externes. Les fonds d’aide des Nations unies pour le développement, notamment, le programme des Objectifs Millénaires Pour le Développement (OMD) seraient sollicités, ainsi que la Banque mondiale qui finance déjà une partie de l’INDH, entre autres