Au Maroc, les départs à la retraite se feront graduellement pour atteindre l’âge de 63 ans dès 2019. C’est ce qu’a affirmé le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, lors de la séance mensuelle relative à la politique générale du gouvernement à la chambre des représentants.
Il a ainsi expliqué que les départs à la retraite se feront graduellement, pour atteindre l’âge de 63 ans dès 2019. Le projet de réforme sera introduit dans le circuit législatif incessamment et entrera en vigueur dès le 1er janvier 2017. Ainsi, les départs à la retraite commenceront à 61 ans dès 2017, puis à 62 ans en 2018, pour arriver aux 63 ans dès 2019.
Un bilan sera effectué en 2019 pour examiner la situation des caisses de retraites qui sont au bord de la faillite. M. Benkirane a indiqué que la réforme et les mesures l’accompagnant sont indiscutables car « le système actuel des caisses de retraites entraîneront leur faillite en 2022 en raison de l’impossibilité de verser un seul centime à ses 400.000 retraités recensés pour cette échéance ».
Pour ce qui concerne les réserves, de 84 milliards de dirhams (environ 8,4 milliards de dollars) en 2014, elles seront nulles en 2022, sachant que la loi impose d’augmenter le taux de cotisation quand il ne reste plus que deux années de ces réserves. Il a prévenu que la réforme ne peut plus attendre car le déficit des caisses de retraite est passé de 1 milliard de dirhams 2014 à 3 milliards en 2015 et sera de 6 milliards en 2016. « Si cela continue ainsi, la faillite sera totale et irréversible dès 2022 et les fonctionnaires marocains devront travailler et cotiser jusqu’à l’âge de 77 ans », a ajouté M. Benkirane.
Pour sortir de cette crise des retraites, le gouvernement marocain propose aussi de relever la contribution de l’Etat et des affiliés à raison de 4 points chacun durant quatre ans à compter de la date de la réforme, d’adopter, progressivement pendant quatre ans à partir du 1er janvier 2017, le salaire moyen des huit dernières années de travail comme base de calcul de la pension, de baisser le ratio d’annuité pour le calcul des pensions de 2,5% à 2% pour tous les droits qui seront acquis à compter du 1er janvier 2017, de relever, progressivement pendant 3 ans à compter de l’entrée en vigueur de la réforme, le seuil minimal des pensions civiles et militaires et le régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) de 1.000 à 1.500 de dirhams par mois.
Le coût de la réforme des régimes de retraites dans le budget de l’Etat tel que prévu par le projet présenté par le gouvernement marocain, devrait s’élever à 41 milliards de dirhams lors des cinq premières années d’entrée en vigueur de la réforme, soit une moyenne de 8 milliards de dirhams par an, a indiqué M. Benkirane. Ce projet de réforme globale débutera par la première étape nécessaire qui sera suivie de l’étape de la réforme structurelle avec un système de retraite à deux pôles, a-t-il indiqué, relevant que la réforme permettra d’élargir progressivement la couverture médicale et sociale au profit des non salariés, et renforcera les aspects liés à la gouvernance et à la transparence dans la gestion des caisses des retraites, notamment en matière de gestion des réserves financières et de mise en place de règles préventives.
Pour M. Benkirane, le gouvernement se penchera, parallèlement à cette réforme paramétrique, sur le chantier d’extension de la couverture afin d’englober toutes les catégories de la population, signalant dans ce sens, que le gouvernement a élaboré deux projets de loi, dont le premier vise la création d’un régime de retraite qui bénéficiera aux ouvriers indépendants et les personnes excerçant une profession libérale et toutes les autres personnes exerçant une activité non rémunérée, tandis que le second ambitionne de fixer les règles régissant le régime de l’Assurance maladie obligatoire pour ces catégories.