Les émigrés marocains ont pratiquement sauvé la saison touristique 2016, estime l’Observatoire du tourisme, qui chiffre les arrivées à 10,3 millions de touristes. Une hausse de 15% par rapport à 2015 bonne à prendre, face à la chute des arrivées de la clientèle traditionnelle, du Royaume Uni, de France et d’Allemagne en particulier.
Selon l’Observatoire du tourisme, le nombre des touristes étrangers (TES) a diminué de 0,9%, alors que les arrivées des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont progressé de 4%. Pour autant, les arrivées de touristes espagnols, hollandais et belges ont augmenté respectivement de 2%, 3% et 2%, précise l’Observatoire, qui relève une baisse respectivement de 6%, 2% et 1% de touristes Anglais, Allemands et Français. Et, en 2016, les marchés chinois et russe ont progressé de 32.329 et 23.921 arrivées additionnelles par rapport à 2015, note l’Observatoire. Selon la même source, les deux grands pôles touristiques du Maroc, Marrakech et Agadir, ont drainé 60% des nuitées totales en 2016, enregistrant des hausses respectivement de 6% et de 4%. Pour 2016, les recettes générées par l’activité touristique des non-résidents au Maroc se sont élevées à 63,24 milliards de dirhams, soit environ 6,3 milliards d’Euros, contre 61,15 milliards de DH en 2015, en hausse de +3,4%.
Bilan positif pour le Gouvernement
L’année 2016 a été sauvée en fait par les Marocains résidant à l’Etranger (MRE), avec une hausse de 4% des arrivées en décembre 2016 et 3,8% un mois auparavant. Le bilan de novembre 2016 de l’Observatoire marocain du tourisme indique que le nombre des touristes étrangers (TES) a diminué de 2,2%, alors que les arrivées des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont augmenté de 3,8%. Les arrivées de touristes espagnols, hollandais et belges ont enregistré étaient respectivement en hausse de 2%, 2% et 1%, alors que celles en provenance du Royaume Uni, de l’Allemagne et de la France ont accusé des baisses respectivement de 7%, 3% et 2%. Au premier semestre 2016, les arrivées de touristes, hors % MRE, étaient de 3,48 millions, soit 1,4% de moins que la même période de l’année dernière, selon l’Observatoire du tourisme. Le flux des touristes internationaux a reculé de 4,5% à fin mai dernier, au moment où celui des marocains résidents à l’étranger (MRE) a progressé de 3,4%. Cette baisse est due aux repli des principaux marchés émetteurs de touristes pour le Maroc, comme la France (-3%), l’Allemagne (-7%), le Royaume Uni (-7%), l’Italie (-6%), avec une hausse cependant de 2% pour la Hollande. Mais, pour le gouvernement, le bilan est cependant positif. A la fin du 1er trimestre 2016, le ministre du tourisme marocain avait annoncé que le bilan 2012-2016 est positif, même si la destination Maroc a été impactée par les attentats terroristes de 2015 en Tunisie et en France, ainsi que les »warning » aux voyageurs émis par certains pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis. »En 2013, pour la première fois dans l’histoire du Maroc, nous avons dépassé la barre de 10 millions de touristes, avec un chiffre d’affaires qui a atteint les 109 milliards en 2015 », a indiqué Lahcen Haddad.
Le ‘’Warning’’ de l’OCDE
Dans une étude sur le secteur touristique mondiale intitulée ‘’Tendances et politiques du tourisme 2016’’, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) fait des recommandations sévères au Maroc, mais reconnaît que le programme ‘’vision 2020’’ qui escompte 20 millions de touristes à cette date est ‘’ambitieux’’. Dans ses recommandations pour la destination Maroc, l’OCDE estime que ‘’les institutions chargées de développer le tourisme au Maroc doivent respecter le Contrat programme qui définit la stratégie touristique nationale, vision 2020, pour la période 2010 à 2020.’’ En outre, le Maroc doit aussi donner davantage de ‘’visibilité à la destination sur Internet, diversifier l’offre et déployer le suivi en matière de durabilité’’. Une stratégie digitale pour le secteur a été annoncée fin juillet par le ministère du Tourisme, et l’équipe de l’OCDE souligne que le Maroc reconnaît que ‘’dans un environnement où la concurrence fait rage et dans un contexte économique mondial difficile, la qualité de l’expérience touristique joue un rôle décisif.’’ Bref, le secteur touristique marocain, selon l’Organisation, doit investir dans les nouvelles technologies, mais également dans la formation des personnels pour améliorer la qualité de service et des prestations. Fatalement, l’Organisation internationale recommande au gouvernement marocain d’accorder un intérêt particulier autant à l’hébergement qu’à la mise en place d’un programme de qualité, à travers ‘’un système de classement destiné à faire en sorte que la qualité de service corresponde aux attentes des touristes’’.