l’Indemnité pour perte d’emploi (IPE) ne concerne que les salariés du privé. Versée pendant 6 mois, son montant est égal à 70% du salaire mensuel moyen déclaré. Il est, toutefois, plafonnée au Smig. Ce qui est loin d’être au goût des cadres percevant de hauts salaires.
Après des mois de négociations entre syndicalistes, employés et responsables du gouvernement, l’indemnité pour perte d’emploi (IPE, allocation-chômage) est effective au Maroc à compter d’aujourd’hui 1er décembre 2014.
Adoptée en septembre dernier, la loi instituant l’IPE ne concerne, toutefois, que les salariés du secteur privé, ceux du public n’y auront pas droit.
Selon le site L’Usine Nouvelle, le montant de l’IPE représente 70% du salaire moyen perçu sur les 36 derniers mois, mais sera plafonné à hauteur du Smig si le salaire moyen est supérieur à ce dernier, soit un peu plus de 200 euros par mois. Son versement est limité à six mois. Ainsi, si un salarié perçoit, par exemple, 2.000 Dirhams (Drh) par mois, il touchera 1.400 Drh par mois pendant six mois.
Selon Médias24, l’allocation sera financée par l’employeur à hauteur de 0,19% du salaire déclaré, dans la limite du plafond fixé à 6.000 Drh, et par l’employé à hauteur de 0,38%. L’Etat marocain, lui, participera à son financement grâce au Fonds d’amorçage de 500 millions de Drh étalé sur 3 années : 250 millions de Drh la première année, 125 millions Drh la deuxième année et 125 millions Drh.
L’obligation d’accepter une formation qualifiante
Cette indemnité comprendra également la couverture médicale et les allocations familiales. Elle concerne les salariés du secteur privé déclarés notamment à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Pour en bénéficier, le salarié devra être inscrit à l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) et informer celle-ci, dans un délai de 60 jours, qu’il a perdu son emploi indépendamment de sa volonté. Il doit prouver avoir travaillé un minimum de 780 jours durant les trois années précédant la date d’arrêt du travail, dont 260 jours durant les douze derniers mois civils. Il doit être aussi apte au travail et ne pas percevoir de pension d’invalidité ou de retraite.
Pendant la période d’attribution, le bénéficiaire de l’IPE devra se soumettre, le cas échéant, à un programme de formation qualifiante pour trouver un nouvel emploi. La démission et le départ volontaire n’ouvrent pas droit à l’IPE.
Le patronat satisfait
Cette nouvelle mesure en faveur des travailleurs mis au chômage a été saluée par Jamal Belharech, président de la commission emploi et relations sociales à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Pour cette organisation patronale, l’IPE permettra le développement de l’employabilité des salariés marocains et la fluidité du marché. A terme, explique-t-elle, elle permettra une réduction du chômage.
Un avis partagé par le ministre de l’Emploi Abdelouahed Souhail qui a qualifié l’IPE de « mesure historique » : « Cette indemnité commencera certes modestement avec un plafond et une durée de six mois. Mais il s’agit d’une énorme avancée notamment pour la partie la plus précaire des travailleurs. ».
Une mesure peu appréciée des hauts salaires
Si elle satisfait les salariés à bas revenu, cette mesure n’est pas du goût des cadres à haut revenu : « Je touche un salaire mensuel de 15.000 dirhams. Si je perds mon travail, je n’aurai que 2.000 dirhams, une indemnité dérisoire par rapport à mon revenu actuel et à mes dépenses mensuelles », s’est plaint l’un deux cité par un journal marocain.
Le taux de chômage au Maroc a enregistré une hausse de 0,5 points au troisième trimestre 2014, passant de 9,1% en 2013 à 9,6%, une année plus tôt, selon les données du Haut-commissariat au plan (HCP) du Maroc rendues publiques début novembre 2014.