Hier tard dans la soirée a eu lieu le procès de Nasser Zefzafi et des autres meneurs du mouvement social Hirak au Maroc. Le juge la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca a eu la main lourde. Les quatre principaux meneurs du mouvement ont écopé d’une peine de 20 ans de prison ferme à l’issue d’un procès fleuve qui aura duré neuf mois.
Le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, ainsi que trois autres meneurs, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid, ont écopé de la peine la plus lourde pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat », un chef d’accusation passible selon les textes de la peine de mort. Car ils n’étaient pas que quatre à passer devant le juge. Ils étaient en tout 53 personnes comparaissaient lors du procès.
La peine la moins lourde se limite à un an de prison, couvrant la détention préventive, et 5.000 dirhams (environ 450 euros) d’amende, selon le verdict du tribunal de Casablanca en l’absence des accusés. Trois d’entre eux, Mohamed Haki, Zakaria Adehchour et Mahmoud Bouhenoud ont été condamnés à 15 ans de prison, sept à 10 ans de prison, également pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat ».
Poursuivi dans un autre dossier, le journaliste Hamid El Mahdaoui devrait, quant à lui, connaîtra sa sentence aujourd’hui. Il est poursuivi pour « non dénonciation d’une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’État » . Il risque, selon Reporters sans frontières (RSF) qui le soutient, deux à cinq ans de prison ferme.
Pour rappel le mouvement social Hirak a débuté en octobre 2006 à El Hocaima, dans la région du Rif, après la mort d’un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordure sur ordre d’un policier. Les manifestations qui s’en suivèrent ont fait plus de 600 blessés parmi les forces de l’ordre et engendré sept millions de dirhams de dégâts matériels (environ 630 000 euros), selon les parties civiles. Au moins 450 manifestants ont été arrêtés et emprisonnés selon les familles et les associations.
Il faut rappeler que Nasser Zefzafi avait entammé une grève de la faim pendant plusieurs semaines avant ce procès. Par ce geste il comptais protester contre son maintien en cellule d’isolement qui a duré plus d’un an. Des manifestations de solidarité avec lui et le reste des prisonniers rifains ont eu lieu au Maroc et dans plusieurs capitales européennes.