Plus de 70 entités relevant du secteur des établissements et des entreprises publics (EEP), qui “traînent depuis plus d’une décennie faute de volontarisme notamment des tutelles techniques”, seront liquidées, a annoncé, mardi à Rabat, le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohammed Benchâboun.
“L’analyse du secteur des EEP a permis de relever que malgré les différents apports, son développement demeure entravé par un certain nombre de fragilités et d’insuffisances”, souligné M. Benchaâboun qui s’exprimait lors d’une conférence de presse sur l’opérationnalisation des Hautes Orientations royales contenues dans le discours du Trône.
Il s’agit entre autres de la multiplication des EEP notamment à caractère non marchand, avec parfois des chevauchements entre EEP ou avec des structures administratives relevant des ministères et de la dépendance des EEP non marchands du Budget général de l’Etat -BGE- (plus de 36 milliards de subventions prévues en 2020), a-t-il fait savoir.
M. Benchaâboun a également soulevé les besoins croissants exprimés par des EEP marchands d’appuis étatiques en fonds propres et/ou en garantie pour leur pérennité/développement (ONCF, RAM, ONEE, HAO, ADM, etc) et l’absence de synergie/taille critique permettant une croissance externe (secteurs portuaire, logistique, des transports, etc) et des regroupements ralentis (ONEE, promotion, social, etc.).
Face à cette situation, plusieurs actions seront engagées pour corriger les dysfonctionnements structurels des EEP, garantir une complémentarité et une cohérence optimales entre leurs missions respectives et, in fine, rehausser leur efficience économique et sociale, a fait savoir le ministre.
Pour les EEP non marchands et sociaux, a-t-il détaillé, il sera procédé à la réintégration aux ministères concernés de certaines missions après liquidation/dissolution des EEP dont le maintien n’est plus nécessaire, au regroupement de certains EEP dont le maintien serait justifié et à la liquidation / dissolution des EEP dont la mission n’est plus avérée.
Pour les EEP Marchands et Financiers, M. Benchaâboun a mis en avant le renforcement de la pérennité du modèle à travers la réduction de la dépendance envers le BGE (capitaux, garantie, etc), une meilleure contribution au BGE (dividendes et redevances, etc), la valorisation du patrimoine, les partenariats public-privé (PPP), etc.
Il est également question de la création de groupes/holdings sectoriels homogènes répondant à des impératifs de taille critique, d’optimisation de la gestion (flux, trésorerie, coûts, etc), d’attrait pour le marché financier et de concrétisation des nouvelles opportunités offertes par l’intelligence artificielle, la digitalisation, l’économie circulaire.
Parallèlement, M. Benchaâboun a mis l’accent sur la création d’une Agence dédiée à la gestion active des participations marchandes et financières de l’Etat.
Cette agence, a-t-il expliqué, permettra de renforcer davantage le rôle de l’Etat actionnaire, promouvoir la bonne gouvernance au sein des EEP, assurer la gestion stratégique des participations de l’Etat, ainsi que de suivre la performance des établissements publics.
Et de soutenir: “Une nouvelle organisation fonctionnelle et administrative du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration qui répond aux attentes du roi et aux exigences d’efficacité et d’optimisation de l’action publique”.