Pour le gouvernement Benkirane, les principales revendications des centrales syndicales ont été satisfaites. En particulier la revalorisation des salaires, notamment dans la fonction publique où le salaire minimum est de 6.000 Dh.
La Primature reste également ouverte aux revendications syndicales, a affirmé mardi soir à la Chambre des Conseillers le ministre de l’emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki, deux semaines après d’imposantes manifestations de protestation des travailleurs à Casablanca. Mardi à la chambre des Conseillers, le ministre de l’emploi et des affaires sociales Abdeslam Seddiki a affirmé que ‘’le gouvernement a satisfait plusieurs revendications formulées par les centrales syndicales lors des précédents rounds du dialogue social’’. En réponse à une question orale du groupe de la Confédération démocratique du travail (CDT) sur l’arrêt du dialogue social, le ministre a affirmé que les rounds du dialogue social ont donné des résultats probants notamment la majoration de 10% du salaire minimum sur deux tranches (en une année) et l’augmentation du salaire minimum dans la fonction publique à 6.000 DH. Il a également rappelé l’engagement du gouvernement à poursuivre la mise en œuvre des résultats obtenus dans le cadre de l’accord du 26 avril 2011. Pour le gouvernement, a-t-il souligné, le dialogue social ne se limite pas uniquement aux rencontres tenues entre le chef du gouvernement et les centrales syndicales, mais également au sein du Conseil économique, social et environnemental et du Conseil du gouvernement.
La grogne couve chez les syndicalistes
Les SG de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), l’Union Marocaine du Travail (UMT), l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération Démocratique du Travail (FDT) avaient décidé fin octobre dernier »une série de manifestations de protestation pour amener le gouvernement à répondre aux revendications pressantes de la classe ouvrière ». Ces manifestations de protestation, prévues à Casablanca et Rabat ont été décidées »suite à l’insouciance du Gouvernement, qui a fait fi des marches ouvrières pacifiques, de la grève générale du 29 octobre 2014 et du boycott des festivités du 1er Mai 2015 », souligne le communiqué. Les mêmes syndicats, qui rappellent »la situation économique, sociale et matérielle déplorable de la classe laborieuse » ont décidé une grève générale dans la Fonction publique et les collectivités locales jeudi 10 décembre. Les quatre syndicats ont également annoncé l’organisation d’un sit-in à une date qui sera déterminée prochainement à Rabat, et adopté le principe d’une grève générale nationale dans les secteurs privé et public.
Dialogue social en panne
Le dialogue social est en panne depuis avril 2011. Aucun accord n’a pu être obtenu entre le gouvernement Benkirane et les syndicats, notamment sur la réforme du régime des retraites. La grogne des syndicats s’est amplifiée après que le gouvernement ait transmis une première mouture du texte portant réforme du régime de retraites de la fonction publique au Secrétariat général du gouvernement. Mais, sans avoir consulté les syndicats, selon lesquels la mouture du gouvernement »n’aurait pas pris en compte les revendications et propositions des centrales syndicales ». Face à une sorte d’impasse du dialogue social entre syndicats et gouvernement, le Premier ministre serait prêt à envoyer au Parlement le projet de réforme de la retraite avant la fin de l’année »avec ou sans l’accord des centrales syndicales », indique t-on dans son entourage.
Cahier des revendications syndicales
Les revendications des syndicats soumis au Gouvernement portent sur une hausse générale des salaires et des pensions de retraite, la baisse de la pression fiscale sur les salaires et l’amélioration des revenus, l’augmentation à 6.000 dirhams (environ 600 euros) des revenus non imposables, le respect des libertés syndicales et du Code de travail, la suppression de l’article 288 du Code pénal relatif à la grève. En outre, les syndicats veulent »l’instauration d’une approche participative dans la réforme du système de retraite », et l’application des autres dispositions de l’accord du 26 avril 2011.