La loi de Finances 2017, élaborée par le gouvernement sortant d’Abdeil-Ilah Benkirane table sur une croissance de 4,6% pour 2017.
Les prévisions de croissance pour 2018 du Maroc tablent sur une baisse du PIB, qui devrait redescendre sous les 4%, après une année 2017 globalement bonne, estiment les experts du FMI, de la BERD (Banque européenne de reconstruction et de développement) et de l’agence de notation Moody’s.
Selon les prévisions de ces trois institutions, la croissance du PIB du Maroc devrait se situer en dessous des 4% en 2018, la relance économique étant fortement dépendante de plusieurs facteurs dont une bonne production céréalière. Parmi ces facteurs, il y a notamment les aléas climatiques, l’avancement des réformes entreprises et de la conjoncture internationale, selon les récents rapports du Fonds monétaire international (FMI) et l’agence de notation Moody’s.
Nicolas Blancher, chef de la mission de consultation du FMI, a indiqué dans un communiqué le 7 novembre dernier à Rabat qu’il « reste encore beaucoup à faire pour promouvoir une croissance plus élevée, durable et plus inclusive ». Selon lui, l’année 2018 devrait être marquée par un ralentissement de la croissance ‘’en raison d’un retour à la normale de la production agricole ».
La loi de Finances 2017, élaborée par le gouvernement sortant d’Abdeil-Ilah Benkirane table sur une croissance de 4,6% pour 2017. Pour autant le Fonds, lui, estime que cette croissance sera de 4,5% « à moyen terme grâce à la poursuite des réformes structurelles ». Mais, ces prévisions sont conditionnées par le FMI par des facteurs extérieurs comme la conjoncture dans les pays développés et émergents, les prix mondiaux de l’énergie, ou encore la stabilité dans la région.
Un PIB à 4,5% en 2019
De son côté, l’agence de notation Moody’s, par le biais de son vice-président Olivier Panis, estime la croissance du PIB réel du Maroc devrait « rester élevée à 3,5% l’année prochaine avant d’atteindre 4,5% en 2019 ». Pour lui, « les politiques macroéconomiques saines du pays, la diversification des échanges et la transformation industrielle soutiendront les exportations et l’investissement « .
Quant à la BERD, elle estime que les pays situés dans le sud-est de la Méditerranée devraient enregistrer un taux de croissance de 4% en 2018, sous l’effet du soutien des réformes et du redressement du secteur touristique. Elle relève que le Maroc est le seul pays du sud-ouest méditerranéen qui devrait connaître « une baisse de sa croissance en 2018 », qui devrait se situer autour de 3,8%.
Le Haut Commissariat au Plan (HCP) avait indiqué que la croissance, qui avait atteint 3,8% au premier trimestre 2017, avait rebondi à 4,8% au second trimestre 2017.
Selon le département dirigé par M. Ahmed Lahlimi, cette performance est le résultat de la hausse de 17,4% de la valeur ajoutée agricole contre 14,2% au trimestre précédent. Le HCP estime que 2017 »devrait rétablir l’équilibre avec 3,6% de croissance », contre 4,5% pris pour hypothèse dans la Loi de finances 2017. Bank Al Maghrib anticipe quant à elle une hausse de la croissance à 4,2%, alors que pour le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) le taux de croissance projetée pour 2017 pourrait atteindre 4,1%, en hausse de près de 3 points par rapport à l’exercice précédent. Mais, cette reprise de la croissance en 2017, devrait se tasser en 2018, selon le FMI et l’agence Moody’s.