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Maroc-TIC : Comment Méditelecom est passé à Orange et entré sous la bannière française

Par Saïd Djaafer
décembre 12, 2016
Maroc-TIC : Comment Méditelecom est passé à Orange et entré sous la bannière française

 

 Le numéro 1 français Orange a renforcé le 9 décembre dernier sa présence au Maroc en devenant officiellement Orange-Maroc. Au passage,  »Méditelecom », créé en 1999 par deux groupes ibériques, s’éclipse au profit de la nouvelle enseigne. Retour sur une opération  »51/49% » gagnante version Maroc.

 

L’Orange a en fait remplacé le rouge, couleur du second opérateur historique de téléphonie mobile au Maroc.  C’est en 2010, lors de la signature d’un pacte d’actionnariat entre Méditelecom, alors repris par deux banques de la place via leurs filiales, et France Télécom, que le deal a avait été conclu pour le passage progressif  »du rouge à l’Orange ».

 Mais, c’est en juillet 2015 que France Télécom, devenue alors Orange, a renforcé sa participation dans Méditelecom avec l’acquisition de 9% du capital qui faisait l’objet d’une option d’achat prévue dans le pacte d’actionnaire signé entre les actionnaires marocains de Méditel et France Telecom, en 2010. 

 Avec ces 9%, le Français  »Orange » détient désormais 49% du capital de Méditel, dans une parfaite opération de partenariat  »49/51% ». En fait, le premier changement de propriétaires de Méditelecom intervient en septembre 2009, lorsque les autorités marocaines décident de racheter les parts des deux actionnaires du groupe, l’espagnol Telefonica et Portugal Telecom.

 Méditelecom a été créée en 1999 par les deux groupes espagnol et portugais, qui en détenaient 32,18% du capital chacun. En septembre 2009, ils vendent leurs actions et le tour de table est opéré par la puissante CDG (Caisse de dépôts et de gestion), proche du Palais royal, et FinanceCom, filale de la BMCE, propriété de la famille Benjelloun.

 

Histoire de banques

 

L’opération aura coûté aux deux banques marocaines, très introduites dans le circuit financier de la place avec la gestion d’importants portefeuilles, près de 800 millions de dollars. L’opération de rachat par les deux banques marocaines, via leurs filiales, du bloc de 64,4% d’actions des groupes ibériques est la troisième grande transaction dans le Royaume sur capital tous secteurs confondus. 

 Les autres transactions étant la cession en deux phases de 51% de Maroc Telecom au groupe Multimédia français Vivendi Universal. La CDG est le premier groupe bancaire public et FinanceCom est le second groupe financier et bancaire privé du Maroc.

 Après le rachat des parts des opérateurs de téléphonie espagnol et portugais, les deux groupes marocains, qui détenaient au départ chacun 18% du capital de Meditel se partageaient désormais le capital. 

Globalement, la répartition est plus en faveur du groupe privé de Benjelloun (BMCE) qui, à travers ses filiales RMA Al Watanya (13,06%) et Financecom (35,18%), détient 50,24% des actions. La CDG, via Holdco (17,58%) et Fipar (32,18%) détient le reste, soit 49,76%.

Une année après, en septembre 2010, les deux banques cèdent à l’opérateur public français 40% de leur capital pour 640 millions d’euros. Une opération couteuse, mais une bonne affaire, estimaient alors les spécialistes, qui avaient mis en avant la bonne santé de Méditel.

 Vendredi à Skhirat, le français Orange a tourné la page de l’aventure  »Méditel » pour les marocains. Les nouveaux partenaires, CDG/FinanceCom d’une part et Orange promettent beaucoup de nouveautés pour leurs clients.

 

Orange veut conquérir le fixe

   »Notre positionnement sera extrêmement agressif », avait indiqué Stéphane Richard, PDG du groupe Orange. Yves Gauthier, DG d’Orange au Maroc, soutien de son côté que  »le plan de lancement est fourni et il y en aura pour tous les segments. Nous avons entrepris de profondes transformations pour élever les standards. »

 « Nous allons continuer à investir dans le digital, le développement du numérique, la qualité du réseau et des infrastructures pour une meilleure connectivité, avec un investissement qui tourne autour de 1,2 milliard de DH par an. » a-t-il ajouté.

 L’autre challenge du groupe est le fixe :  »nous ferons tout pour rentrer sur ce segment », explique le patron d’Orange Maroc. Et le  »nouvel » opérateur a de l’ambition :  »nous avons l’ambition de devenir le meilleur opérateur digital au Maroc, en termes de services à la clientèle. »

 Orange revendique plus de 30% de parts du marché local de la téléphonie et de l’Internet mobile, avec quelque 14 millions de clients. Le Maroc compte trois opérateurs de téléphonie et services Internet : Maroc télécom, Orange et Inwi.

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