Le journaliste marocain Hamid El Mahdaoui a déclaré, lundi, avoir été condamné à une peine de prison d’un an et demi avec exécution immédiate, après avoir été poursuivi par la justice pour « diffamation, calomnie et injure publique » à l’encontre du ministre de la Justice marocain, Abdelatif Ouahbi.
Le tribunal de première instance de Rabat a également condamné El Mahdaoui, directeur du site d’information Badil, à une amende d’un montant de 150 000 dollars. El Mahdaoui est connu pour être un critique virulent des politiques gouvernementales.
Le procès de Hamid El Mahdaoui a été déclenché après qu’il a accusé Ouahbi de fraude et d’autres délits dans une vidéo diffusée sur son site Web. Le ministre a démenti ces accusations.
« Je suis innocent et je ne m’attendais pas à une telle condamnation… Je n’ai pas encore pris de décision concernant un éventuel appel », a réagi le journaliste, ajoutant, « j’ai présenté toutes les preuves pour ma défense devant le tribunal ».
De son côté, l’activiste marocaine pour la défense des droits humains, a commenté la décision en soulignant que « El Mahdaoui a été jugé selon le Code pénal, et non selon la loi sur la presse, qui ne prévoit pas de peines de prison (contre les journalistes) ».
Il convient de rappeler qu’El Mahdaoui avait déjà été incarcéré. La Cour d’appel de Casablanca l’avait condamné à trois ans de prison pour « non-dénonciation d’une infraction portant atteinte à la sécurité de l’État ». Il avait été libéré en juillet 2020 après avoir purgé sa peine de trois ans.