Le ‘’dialogue social‘’ reprendra sur fond d’échec du round de négociations de mercredi dernier et de refus de l’exécutif de baisser l’impôt sur le revenu et de relever les salaires dans les proportions revendiquées par les syndicats.
A cinq mois des élections législatives, le dialogue social, longtemps bridé par le gouvernement ‘’PJD’iste’’ dirigé par Abdelilah Benkirane s’accélère, après plus d’une année ‘’à blanc’’. La semaine prochaine sera décisive pour les syndicats avec un round de négociations, qui sera centré sur la demande de revalorisation des salaires et la mise en place d’une feuille de route.
Après des festivités du 1er mai boycottées par, les syndicats affiliés aux partis de la gauche marocaine, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a repris le dialogue social mercredi dernier, avec, à l’ordre du jour, le relèvement des salaires de 600 dirhams, principale revendication des syndicalistes de l’Union marocaine du travail (UMT), la Fédération démocratique du travail (FDT) et la Confédération démocratique du travail (CDT).
Auparavant, les discussions avaient porté sur la baisse de la pression fiscale sur les salariés avec un réaménagement des différentes tranches d’imposition à l’Impôt sur le revenu (IR). Mais il s’agit d’une proposition qui ne risque pas d’être retenue par le gouvernement dans la mesure où l’impact sur les recettes générées par l’IR pourrait être important. La proposition des syndicats est pourtant simple, a estimé un dirigeant syndical cité par la presse marocaine : au lieu d’imposer une intolérable pression fiscale aux travailleurs, l’Etat doit combattre la fraude fiscale.
Les syndicalistes tiennent à une hausse de 600 dirhams des salaires dans le secteur public, les collectivités locales, les entreprises et établissements publics. Une revendication difficile à satisfaire par l’Exécutif, car la masse salariale dépasse les 105 milliards de DH et engloutit 33% du budget de l’Etat. D’autant que la masse salariale a augmenté au Maroc, durant ces dix dernières années, en moyenne de 6% par an.
Quelques concessions du gouvernement
Grâce au dialogue social, le salaire minimum dans la fonction publique a été porté à 3.000 DH. Pour les allocations familiales, l’offre du gouvernement de porter les augmentations de 100 DH à 300 DH pour chacun des trois premiers enfants et à 136 dirhams à partir du quatrième, va concerner les secteurs public et privé a été acceptée même si les syndicats veulent plus, soit 300 DH par enfant sans limiter cela aux trois premiers seulement. Par ailleurs, dans son discours du 1er mai, Abdelilah Benkirane avait annoncé une hausse de l’allocation de retraite, qui va passer de 1.000 DH à 1.500 DH.
Pour rappel, le dialogue social entre le gouvernement et les cinq centrales syndicales (CDT, FDT, UMT mais aussi l’Union générale des travailleurs marocains-UGMT et l’Union national des travailleurs marocains-UNMT) a débuté en avril 2011. Il porte notamment sur la revalorisation des salaires, l’amélioration des conditions de travail mais également sur le droit à la grève, la santé et l’avancement dans les grades pour les travailleurs de la fonction publique.