Maroc - Vives protestations d'ONG après la mort de 12 migrants subsahariens près de Ceuta - Maghreb Emergent

Maroc – Vives protestations d’ONG après la mort de 12 migrants subsahariens près de Ceuta

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Un nouveau drame de l’immigration clandestine a été enregistré la semaine dernière à Ceuta. La Guardia civile espagnole a tiré sur un groupe d’immigrants subsahariens, tuant 12 d’entre eux, au moment où ils traverser un bras de mer entre le Maroc et cette enclave sous occupation.

 

Des ONG marocaines et internationales ont interpellé, cette semaine, les autorités marocaines et espagnoles après la mort par noyade de 12 subsahariens en voulant rejoindre par mer l’enclave espagnole de Ceuta. Quelque 300 migrants clandestins, qui avaient tenté de traverser le bras de mer entre le Maroc et l’Espagne au niveau de Ceuta le 6 février dernier, ont été battus et reçus des balles en caoutchouc, tirés par la guardia espagnole. Selon un bilan rapporté par des agences de presse, 12 subsahariens sont morts à l’issue de cette intervention des forces de sécurité espagnoles. Selon l’association marocaine de défense des droits humains (AMDH), le drame est survenu quand près de 300 migrants cachés dans une forêt avaient tenté de traverser vers Ceuta (Sebta pour les marocains) à travers du grillage qui plonge dans la mer. ”Les migrants surbsahariens ont été pris en tenaille par les forces auxiliaires marocaines armées de gourdins d’un côté et la guardia civile espagnole de l’autre, qui a tiré avec des balles en caoutchouc sur les migrants engagés dans la mer, ce qui aurait entraîné la mort de 12 personnes et la blessure de dizaines d’autres.”

Colère des ONG

L’AMDH a appelé dans un communiqué les autorités marocaines à “cesser de jouer le rôle de gendarme” de l’UE et de respecter leurs engagements internationaux en matière des droits humains des migrants et demandeurs d’asile”. Plusieurs ONG ont annoncé avoir adressé de vives protestations auprès de l’ambassadeur d’Espagne à Rabat afin de l’interpeller sur “les violences et violations des droits” des migrants aux frontières avec les enclaves de Ceuta et Melilla. En Espagne, ces décès ont provoqué une vive émotion, face à l’attitude de la Garde civile, ce qui a contraint le gouvernement à s’expliquer devant le Parlement. “Nous nous joignons aux protestations de la société civile espagnole ces jours-ci contre les pratiques de la Guardia civile pour le contrôle des frontières de Ceuta et Melilla”, indiquent huit ONG actives au Maroc dans une lettre datée de jeudi. Selon ces ONG, des “centaines” de personnes, “un nombre significatif présentent des fractures et divers traumatismes”. Human Rights Watch (HRW) a de son côté exhorté le Maroc et l’Espagne à cesser les violences contre les clandestins.

Protestations de la Commission européenne

De son côté, la Commission européenne, a vivement protesté vendredi contre ces violences commises par la police espagnole, allant jusqu’à demander des explications à Madrid. “Je suis très préoccupée par le fait que la police des frontières espagnole tire à balles en caoutchouc pour disperser les migrants à Ceuta et j’attends des explications des autorités”, a annoncé dans un Tweet, la commissaire aux Affaires intérieures Cécilia Malmström. Enfin, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) a déploré que “la mort insupportable” de migrants” qui ont tenté d’entrer à Ceuta par voie de mer le 6 février dernier, “ne constitue qu’un exemple de plus de la priorité donnée au contrôle des frontières aux dépens des vies humaines” entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

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