La semaine a été particulièrement mauvaise pour les cours pétroliers où des rumeurs présumées venir de l’intérieur de l’OPEP et transformées en articles de presse ont pratiquement effacé les gains qui ont suivi l’annonce d’un accord à Alger.
Les marchés qui n’ont eu de cesse d’afficher un pessimisme certain sur la possibilité de transformer l’accord de principe conclu à Alger en mesures effectives fin novembre, lors de la prochaine réunion de l’OPEP, ont pris acte de ces rumeurs comme un signe des divisions au sein de l’OPEP.
Vendredi soir le cours du baril de « light sweet crude » (WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI), a cédé 59 cents à 44,07 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange, au terme de six séances consécutives de baisse qui l’ont vu perdre près de six dollars.
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, qui observe une évolution semblable, a reculé de 77 cents à 45,58 dollars pour le contrat en livraison en janvier sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
Selon l’indice Bloomberg des milliardaires, les plus grands tycoons pétroliers ont perdu 4,6 milliards de dollars la semaine dernière où le baril a enregistré la plus grande perte hebdomadaire en 10 mois sur fond de perte «d’espoirs que l’OPEP puisse mettre en œuvre l’entente promise pour réduire la production…. »
Articles-rumeurs
Le premier article-rumeur est venu de l’agence Reuters qui cite «quatre sources» au sein de l’OPEP affirmant que l’Arabie saoudite menaçait d’augmenter «fortement » sa production si l’Iran, qui a été exempté de participer à l’accord conclu à Alger, ne plafonnait pas sa production.
L’effet a été rapide sur les marchés déjà enclins au pessimisme et peu convaincus que la rivalité entre l’Iran et l’Arabie saoudite permette d’aboutir, le 30 novembre prochain, à la mise en œuvre effective de la baisse de production décidée à Alger. On évoquait même une «guerre des prix tous azimuts ».
Ce qui a amené le secrétaire général de l’OPEP, Mohamed Barkindo, à intervenir pour démentir l’existence d’une menace saoudienne d’augmenter sa production. « Leur contribution (des saoudiens, ndlr) a été comme d’habitude constructive » dans les discussions avec les autres membres de l’OPEP à Vienne la semaine dernière, a souligné Mohammed Barkindo said Friday.
Mais à peine les marchés ont-ils pris acte de ce démenti qu’ils étaient à nouveau alarmés par un autre article-rumeur citant pourtant « une source extérieure à l’Opep » affirmant que « tous les producteurs, y compris l’Arabie saoudite, qui allaient augmenter leur production s’il n’y avait pas d’accord ».
Des messages via la presse?
Les membres de l’OPEP ont-ils décidé de s’envoyer des messages via les médias comme le suggère un expert de Phil Flynn, de Price Futures Group. « Je pense que certains acteurs de l’Opep laissent filtrer ces déclarations pour envoyer des messages à d’autres producteurs du cartel, afin de les mettre en garde sur ce qui pourrait se passer si un accord n’est pas conclu », a-t-il estimé.
La première semaine de novembre a marqué un recul franc des prix du baril alors que l’OPEP doit se réunir le 30 novembre pour concrétiser l’accord de principe d’Alger de réduire l’offre de pétrole à entre 32,5 et 33,0 millions de bpj. On entre sans doute dans les semaines de toutes les rumeurs où d’autres sources non identifiées pourraient encore donner de la fièvre au marché.