La contestation naissante contre le 4e mandat se cherche des arguments. Notamment juridiques pour invalider la candidature d’un président fantomatique que la montée des affaires de corruption n’a pu écarter. Maitre Khaled Bourayou ténor du barreau d’Alger parle du droit et des affaires sur Radio M ce mardi à 10 h.
L’actualité en Algérie est politique. L’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un 4 e mandat a totalement changé la donne de la pré-campagne électorale. Les positions se sont clivées. Les pro-4e mandat et les antis-4e mandat font l’actualité et laissent peu de place au débat politique. Il est vrai qu’il est, dans un tel contexte, difficile de se concentrer sur d’autres enjeux. Le mouvement Barakat, même petit dans sa capacité à mobiliser, a réussi à impacter le climat de l’espace public. Les algériens sont divisés sur le projet présidentiel de se reconduire à la tête de l’Etat, même si, c’est une tradition qui a fleurit sous Bouteflika, la majorité d’entre eux n’exprime aucun point de vue. Le dépôt de la candidature de Bouteflika au conseil constitutionnel a accéléré les décantations et fait émerger une discussion procédurière sur son droit à être candidat. Le certificat médical qui accompagne son dossier, fait en particulier problème. Pour évaluer la constitutionnalité de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika et les points de loi s’y rapportant, Radio M reçoit dans l’invité du direct, Me Khaled Bourayou avocat souvent impliqué dans des batailles juridiques à fort contenus citoyens ou politiques.
La connexion des «affaires» et de la politique
Maitre Bourayou évoquera également pour les auditeurs de Radio M le dossier des affaires de corruption et leur incidence sur le calendrier et les rapports de force politiques. L’avocat du barreau d’Alger est défenseur de plusieurs prévenus dans des dossiers aussi lourds que ceux de l’affaire Khalifa, les affaires Sonatrach et celle de l’autoroute Est-Ouest. Pourquoi certains dossiers avancent sur le plan de la procédure judiciaire et d’autres pas ? Est-ce que c’est toujours les lampistes qui se retrouvent devant le juge ? Les connexions politiques avec le sommet du pouvoir sont-elles avérées dans ces affaires, par exemple dans celle, Khalifa, qui a été jugée en 2007 et devrait l’être à nouveau en 2014 ? Enfin, il sera également question de la corporation des avocats dans l’avènement d’un état de droit en Algérie. Les avocats tunisiens ont rapidement été en pointe dans l’expression d’une alternative démocratique durant la révolution tunisienne, les juristes algériens sont depuis longtemps fort discrets sur le terrain de l’enjeu public. Ils laissent la vedette, aujourd’hui, à de nouveaux acteurs comme le général Hamel, directeur général de la sureté nationale, qui peut conduire une répression brutale d’un rassemblement pacifique et venir en parler en toute civilité devant la presse. L’occasion de rappeler ici au DGSN, apparemment soucieux de son image, que l’émission « l’invité du direct » de mardi dernier n’a pas pu se tenir parce que l’invitée, Amira Bouraoui membre de Barakat, a été arrêtée par la police à El Biar près du conseil constitutionnel, brutalisée et détenue deux heures au commissariat du quartier. Me Khaled Bourayou sera interviewée par El kadi Ihsane et Abdelkrim Ghezali consultant politique. L’émission commence à 10 heures et peut être suivi sur le bouton Radio M de la page d’accueil de Maghreb Emergent.