Les pouvoirs publics ont engagé un vaste programme de modernisation des entreprises publiques économiques. Cependant, le manque d’études financières et techniques relatifs aux besoins de ces entreprises, a mené à un « surinvestissement », selon la Cour des comptes.
En effet, selon le rapport de la Cour des comptes, publié sur son site internet, le plan de modernisation et de réhabilitation des EPE (entreprises publiques économiques), a couté plusieurs milliards de dinars, financés par des crédits bancaires bonifiés. Mais le résultat attendu n’était pas au rendez-vous.
Dans ce programme, le volet formation, équipements, investissements et lancement de nouveaux projets a atteint à lui seul, un montant de 1 397 milliards de dinars au 31 mars 2020, révèle la Cour des comptes dans son rapport. « Toutefois, ce programme, hérité par les groupes publics, a connu des difficultés dans sa réalisation », souligne la même source.
Le rapport relève que la situation dans laquelle étaient certaines entreprises publiques, ne lui permettait pas d’appréhender un tel programme. Il explique que les estimations financières et techniques des besoins de certaines entreprises publiques, « ont été préparées dans la précipitation, sans études préalables ni recours à l’expertise externe nationale ou étrangère ».
Des équipements de haute technologie sous exploités
Selon le même rapport, cet état de fait a conduit les entreprises publiques, à se retrouver avec « des surinvestissements ou bien avec des équipements de haute technologie sans disposer de la qualification pour les faire fonctionner d’où la sous exploitation de leurs capacités ».
Cette situation, accentuée par les difficultés d’accès à la formation pour acquérir la qualification nécessaire pour absence de centres, d’instituts ou de spécialités universitaires qui assurent la prestation de formation requise, « s’est répercutée négativement sur le retour de l’investissement prévu », indique le rapport.
Ce qui a mis les entreprises publiques dans l’incapacité, à rembourser les crédits obtenus, ajoute le même document. « Ainsi, les entreprises ont investi sans améliorer leurs méthodes et systèmes de gestion et de formation qui sont primordiaux pour l’amélioration de leur gouvernance et management », constate la Cour des comptes, qui souligne que les consommations des crédits alloués à la formation se sont élevées à 6,196 Mrds de DA. « Ce qui ne représente que 27% des crédits octroyés à ce chapitre des plans de développement », précise la même source.