« L’emploi ne suit pas les évolutions de la croissance », selon Mohamed Boussaïd, cité »Inspirations Éco ».
Le ministre marocain de l’Economie Mohamed Boussaid veut revoir le modèle de développement économique du pays. Ce modèle aurait atteint ses limites, selon lui.
Le ministre de l’Economie Mohamed Boussaïd a relevé cinq limites au modèle de développement économique du Maroc. Il a expliqué dans son intervention durant la conférence-débat organisée par le Mouvement Damir à Casablanca le 27 octobre, que ces limites « bloquent le chemin vers l’émergence ». Selon »Inspirations Éco », il a énuméré ces « tares » qui affectent le modèle de développement économique marocain en pointant d’abord une croissance à faible contenu d’emplois. Le ministre a souligné qu’entre 2000 et 2007, il y a eu la création de 320.000 emplois, au moment où la croissance était de 4,2%. Et, lorsque la croissance du PIB était de 3,2% entre 2010 et 2016, il n’y a eu que 26.000 emplois créés. « L’emploi ne suit pas les évolutions de la croissance », selon Mohamed Boussaïd, cité »Inspirations Éco ». Selon le HCP, le taux de chômage au Maroc est de 9,3% au troisième trimestre 2017 avec 1,123 million de chômeurs.
Le ministre a cité également le déficit dans ses accords de libre échange. »Le Maroc est déficitaire dans l’ensemble des accords de libre-échange », explique t-il. Le Maroc, outre l’UE, a plusieurs accords de libre échange, notamment avec les Etats-Unis, la Turquie et les pays membres de l’Accord d’Agadir (Tunisie, Jordanie).
Il y a également, affirme M. Boussaid, »une gouvernance économique et sociale peu performante. Cette limite est le fait de la « corruption endémique que connaît le pays », a-t-il dit. Le Maroc est un pays très mal noté par Transparency international en matière de lutte contre la corruption, avec une note de 3,7/100.
Il propose des solutions pour le nouveau modèle de développement économique, et cite, selon »Inspirations Eco », »le capital humain, le capital social et les institutions. » »Ces axes de réflexions se focalisent sur des facteurs non économiques touchant le développement humain et la gouvernance », explique le ministre, selon lequel »le prochain modèle de croissance devrait améliorer le processus de production des richesses afin que la croissance profite à l’ensemble des Marocains ».