Le Maroc se déploie en Afrique de l’Ouest, où il compte renforcer sa présence économique mais aussi politique. Le communiqué conjoint publié à l’issue de la visite de Mohamed 6 à Libreville souligne on ne peut plus clairement : »Le président (Ali Bongo) Ondimba a tenu à renouveler l’appui ferme et constant du Gabon à la marocanité du Sahara ».
C’est dans la capitale gabonaise, Libreville, que le souverain marocain Mohamed VI a clôturé, hier vendredi, la dernière étape d’une tournée africaine qui l’aura mené, depuis le 18 février dernier, au Mali, en Côte-d’Ivoire, en Guinée-Conakry et, enfin, au Gabon.
La délégation économique marocaine, conduite par la patronne de la Confédération générale des entrepreneurs marocains (CGEM) Miriem Chaqroun Bensaleh, a ratissé large en Côte- d’Ivoire et au Gabon, deux pays où les entreprises marocaines ont décroché de juteux contrats.
Lors de la visite du roi Mohammed VI à Libreville, 24 accords, dont des conventions gouvernementales mais aussi d’autres entre opérateurs privés des deux pays, ont été signées vendredi. La veille un accord de partenariat stratégique dans le domaine des engrais avait été également signé. La CIMAF (Ciment de l’Afrique), qui possède déjà deux usines en Côte- d’Ivoire et au Congo, a décroché un contrat de construction d’une usine près de Libreville (Gabon), avec la perspective de création de 1.000 emplois.
Campagne africaine pour le »plan d’autonomie »
Par l’offensive des milieux d’affaires et industriels marocains en Afrique de l’Ouest, le Maroc entend aussi créer une plus grande adhésion africaine à sa solution de »large autonomie au Sahara Occidental » contre celle du Front Polisario, qui revendiquent un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU dans cette ancienne colonie espagnole. Fait significatif : on peut lire dans le communiqué conjoint publié hier à l’issue de la visite de Mohamed 6 à Libreville : »Le président (Ali Bongo) Ondimba a tenu à renouveler l’appui ferme et constant du Gabon à la marocanité du Sahara ». Le texte précise même qu’un règlement pacifique dans ce territoire ne peut se faire que sur »la base de l’initiative marocaine tendant à doter la région du Sahara d’une vaste autonomie ».
Banques, Téléphonie, transport
Le Maroc est devenu le premier investisseur africain dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il veut établir de nouvelles relations économiques et commerciales avec ces deux ensembles à travers des accords de libre-échange, actuellement sur la table des discussions.
Les investissements marocains en Afrique se concentrent sur le secteur bancaire, les TIC, le BTP et le transport aérien. Les groupes bancaires marocains Etirai Wafa Bank, la BMCE et la Caisse de Dépôt et de Gestion-CDG, ainsi que la Banque Populaire sont à la source d’importants financements de programmes de développement socio-économique en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Gabon, au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et en Mauritanie. La compagnie aérienne marocaine Royal Air Maroc (RAM), présente dans ces pays, assure des vols vers 27 destinations africaines rapprochant ainsi les opérateurs marocains de leurs partenaires africains.
Quant au groupe Maroc Telecom, il réalise un important chiffre d’affaires à l’international, plus spécifiquement en Afrique de l’Ouest, puisqu’il compte des filiales au Gabon, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Mali. Le résultat opérationnel (EBITA) à fin 2013 pour ses filiales africaines s’est établi à 2.383 millions de dirhams, en hausse de 36,3% par rapport à 2012 (+36,3% à taux de change constant).
Dans la construction et le BTP, on retrouve notamment en Côte d’Ivoire le groupe Addoha, Larfage Maroc et le groupe Alliances, qui a financé un projet de villas près d’Abidjan.
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