La devise chinoise, le renminbi (RMB), entrera dans la composition du panier du droit de tirage spécial, ou DTS, du FMI. La banque d’Algérie a déjà pris la décision de privilégier le yuan dans les opérations avec la Chine.
Pour la première fois en plus de 15 ans, le Conseil d’administration du FMI a décidé de modifier la liste des monnaies qui composent le DTS au terme de la revue régulière des monnaies qui entrent dans le DTS. »La décision du Conseil d’administration d’inclure le RMB dans le panier du DTS est une étape importante de l’intégration de l’économie chinoise dans le système financier mondial. C’est aussi une reconnaissance des progrès accomplis ces dernières années par les autorités chinoises dans la réforme des systèmes monétaire et financier du pays », commente la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde.
«La poursuite et l’approfondissement de ces efforts rendront le système monétaire et financier international plus robuste, ce qui à son tour favorisera la croissance et la stabilité de la Chine et de l’économie mondiale», a-t-elle ajouté.
Lors de la dernière revue, le Conseil d’administration du FMI a conclu que la Chine et sa monnaie remplissaient les deux critères d’inclusion dans le panier, à savoir que le pays émetteur figure parmi les principaux exportateurs de la planète et que sa monnaie est «librement utilisable». Les décisions prises par le Conseil d’administration de considérer le renminbi comme librement utilisable et d’inclure cette devise dans le panier du DTS entreront en vigueur le 1er octobre 2016.
La revue a en outre reconnu les mesures récemment prises par les autorités chinoises pour accorder aux gestionnaires de réserves officielles et à leurs agents un accès intégral aux marchés intérieurs des titres à revenu fixe et des changes, de même que les initiatives prises pour renforcer la communication de données.
Le panier révisé du DTS, explique le FMI, comprendra les pondérations suivantes : 41,73 % pour le dollar; 30.93 % pour l’euro; 10,92 % pour le renminbi; 8,33 % pour le yen et 8,09 % pour la livre. Ces pondérations reposent sur une nouvelle formule adoptée par le FMI dans le cadre de cette revue.
L’Algérie prend les devants
La Banque d’Algérie a décidé début décembre de prendre le renminbi comme seule monnaie d’échange avec la Chine au détriment du dollar US, après l’intégration par le FMI de la monnaie chinoise dans le panier du DTS. La Chine est devenue le premier partenaire économique de l’Algérie avec un volume d’échanges commerciaux estimé à 10 milliards de dollars en 2014. Dès lors, la BA recommande ainsi aux banques commerciales d’appliquer ce changement très rapidement »au cours du mois de décembre 2015 » et »la généralisation des couvertures en début d’année 2016 ». Pour Liès Kerrar, expert financier, cette décision est «naturelle». «Les banques auraient pu proposer ces services depuis longtemps» note-t-il. «Un opérateur algérien peut choisir son contrat dans la monnaie qu’il souhaite : renminbi, franc suisse, rouble russe». Cependant les banques commerciales n’ont pas proposé à leurs clients de réaliser leur transaction en renminbi. Résultat: «la BA a donc du prendre les devants», estime l’expert. «S’ils (les Chinois) font leur prix et leur offre en renminbi, ils ne prennent pas de risques de change au niveau commercial. Cela va permettre aux opérateurs algériens d’obtenir de meilleures conditions commerciales. En dollar US, il y a prise en compte les fluctuations du change en dollars (dans le prix)», a-t-il expliqué.