Invité exceptionnel de émission « Likaa Khas » diffusée sur la chaîne privée El Hayat TV, le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali, est revenu longuement sur les fameux projets et investissements dits du montage automobile,en Algérie, ainsi la gestion « archaïque » initiée ses prédécesseurs !
Au fil des mois, les langues se délient concernant sur les dépassements et le mode de gestion quasi « mafieux » du secteur automobile en Algérie durant les année Bouteflika, ayant engendré une gabegie sans précédent, nous parviennent désormais de la bouche du ministre de l’Industrie.
Selon Ferhat Ait Ali, nombreux ont été les abus et autres violations de la législation en vigueur. « J’ai découvert ,lors de ma prise de fonction au ministère de l’Industrie, des dossiers de projets DKD (DISASSEMBLED KNOCKED DOWN NDLR), qui avaient bénéficié d’agréments », a révélé le ministre. Autant dire un système qui n’apporte aucune ajoutée à l’industrie locale, encore moins en termes de création d’emplois, que beaucoup de pays ont abandonné durant les années 1980 et 1990 à cause des surcoûts que le client final, dernier maillon de la chaîne de valeurs, prend entièrement à sa charge.
En somme, ce modèle industriel suppose que les véhicules soient construits puis démontés dans leur pays d’origine, avant d’être assemblés de nouveau une fois arrivés en Algérie sous forme de kits.
Loin d’être rentable ou profitable à l’économie nationale, l’objectif principal de cette « machine à gaz » aurait été, à terme, de générer de la surfacturation, selon Ait Ali.
S’agissant du préjudice subi par l’État sur le montant global des facilitations accordés aux constructeurs, qui représentaient 50 % à 60 % de la valeur de l’investissement initial, le ministre a indiqué qu’il s’élevait à environ 5 à 6 milliards de dollars, sur environ 12 milliards de dollars investis de la poche du contribuable algérien.
En effet, l’ancien cahier des charges prévoyait une ribambelle d’exonérations fiscales (y compris l’IBS) et douanières concédée par l’État, sur le long terme, afin d’aider les constructeurs à générer rapidement de la valeur ajoutée et augmenter le taux d’intégration. « En 2017, le taux d’intégration était nul » ; « Au lieu de réinvestir l’argent généré par l’ensemble des mesures mises en place par l’État en faveur des constructeurs, celui-ci, une fois converti en devises, paraît à l’étranger », ajoute le ministre.
En outre, Ait Ali a également révélé que la masse salariale de certains constructeurs étrangers ne dépassaient pas les 10 millions de dollars. « malgré une faible masse salariale et des charges sociales « taillées sur mesure », beaucoup d’entreprises ne déclaraient aucun bénéfice, ce qui est une aberration ! » S’exclame le ministre.