L’Association France Algérie, que préside Arnaud Montebourg depuis quelque mois, exprime son admiration pour le combat des Algériens pour la liberté et la démocratie au moment où la France officielle apporte son soutien à la démarche « anticonstitutionnelle et antipopulaire » du système Bouteflika.
Rappelant la mission de l’association, qui est « de cultiver, par delà les événements qui bousculeraient les rapports entre nos deux pays, l’amitié, la fraternité et l’entraide entre nos deux sociétés, française et algérienne », Montebourg a indiqué, dans un texte qu’il a rendu public sous l’intitulé « Fraternité » juste après la sortie publique de Macron et de le Drian, que cette belle mission lui « interdit toute forme d’ingérence dans la vie politique de l’Algérie ».
« Nos amis Algériens se défient à bon droit de ceux qui interviennent dans leurs affaires. Quand une nation libre et un peuple souverain s’affirment avec une telle force au cours de son histoire, et qu’ils désirent aussi passionnément l’écrire par eux-mêmes et pour eux-mêmes, ils n’ont besoin ni de conseils ni de jugements », écrit-t-il en invitant les Algériens à constater « l’admiration et l’estime que leur courage, leur détermination et leur lucidité éveillent partout en France ».
Cette position de l’association France Algérie dont les membres sont tous de hauts cadres français, d’anciens ministres et des hommes politiques de renom sonne comme une désapprobation de la position officielle de la France qui a apporté son soutien à la démarche prônée par le Président Bouteflika par la voix de son Président, Emmanuel Macron, et de son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves le Drian.
Dans son texte, Arnaud Montebourg est allé encore plus loin en exprimant carrément sa solidarité avec le peuple algérien en lutte pour sa liberté. « Votre fierté, tout comme la dignité que vous revendiquez, votre désir de vouloir choisir votre destin collectif, ce sont des passions que nous autres, citoyens français avons en partage avec vous.
Quand chaque citoyen ressent le devoir de prendre en charge son destin, quand chacun où qu’il se trouve respecte un peuple en marche, il n’est pas un héritier de la Révolution française qui ne tressaille.
Oui, on doit admirer la détermination pacifique de cette marée humaine aspirant à choisir son avenir et qui est parvenue à changer le cours de son histoire. Le cœur de chaque citoyen d’Alger, de Constantine, d’Oran, des Aurès au Grand Sud, vibre à l’unisson de tous ceux qui, dans le monde, partagent des idées et des rêves, dessinent leur avenir, font confiance en demain. L’avenir de l’Algérie quoi qu’il advienne, sera écrit par eux», écrit-il.
Nadir Allam