Plus de 100 migrants ont perdu la vie dans deux drames survenus la semaine dernière en Méditerranée centrale. L’ONG Médecins sans frontières (MSF), dans un communiqué rendu public hier mercredi, tenu pour responsables les pays européens qu’elle accuse de « négligence » en raison de leurs « politiques migratoires » restrictives.
« La négligence de l’Italie et de Malte dans l’assistance aux bateaux en détresse, et l’indifférence de l’UE et de ses Etats membres face au nombre croissant de morts (…) sont inacceptables », a écrit l’ONG dans le communiqué, estimant que les incidents survenus en mer résultent « des politiques migratoires de l’Union européenne ».
Le « retrait » des pays européens « des opérations de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée et leur soutien aux garde-côtes libyens sont à l’origine des décès et des violations des droits de l’homme qui se produisent en Méditerranée centrale », a déclaré Caroline Willemen, coordinatrice à bord du Geo Barents, le navire de MSF qui patrouille sur cette route migratoire maritime.
Le jeudi 31 mars, quatre enfants et sept femmes ont été retrouvés morts à bord d’un bateau pneumatique surchargé: 126 passagers ont été interceptés par les garde-côtes libyens et renvoyés en Libye.
Deux jours plus tard, samedi 2 avril, plus de 90 personnes sont mortes après avoir passé plusieurs jours en mer, sans que les causes de leur mort ne soient connues. Quatre personnes ayant survécu ont été secourues par un pétrolier qui les a ramenées en Libye, témoigne l’ONG.
« Ces personnes ont fui l’enfer de la Libye et ont ensuite assisté à la mort de dizaines de leurs compagnons en dérivant plusieurs jours en mer. Après cette épreuve inimaginable, ils ont été renvoyés en Libye », où ils risquent « abus et tortures », regrette Caroline Willemen, citée dans le communiqué.
R.I./Agences