Mouloud Hamrouche : « Pas de système démocratique sans un soutien actif de l’armée » (Audio) - Maghreb Emergent

Mouloud Hamrouche : « Pas de système démocratique sans un soutien actif de l’armée » (Audio)

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Deux messages phares peuvent être tirés de cette seconde sortie médiatiques de Mouloud Hamrouche. La première est qu’il n’a pas l’intention de se porter candidat à la présidentielle du 17 avril contrairement à ce qu’a pu laisser entendre sa première lettre. Le second message : l’armée populaire nationale (ANP) doit jouer son rôle pour apporter la solution à « l’impasse »politique actuelle dans le pays.

 

Mouloud Hamrouche a parlé une nouvelle fois. Pour remettre les choses à l’ordre dans le sillage des lectures politiques divergentes faites de son premier message (17 février 2014) relayé par la presse nationale. Il régnait ce mercredi après-midi une ambiance de campagne électorale dans la salle des conférences de l’hôtel Safir (ex Aletti). Pourtant, il n’en était rien. L’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche a jugé nécessaire cette fois de se présenter lui-même devant la presse et l’opinion nationale pour apporter des clarifications par rapport à la scène politique et les soubresauts qu’elle connait à la veille de l’élection présidentielle.

Deux messages phares peuvent être tirés de cette seconde sortie de M. Hamrouche. La première est qu’il n’a pas l’intention de se porter candidat à la présidentielle du 17 avril contrairement à ce qu’a pu laisser entendre sa première lettre. Le second message : l’armée populaire nationale (ANP) doit jouer son rôle dans l’échiquier politique. Affirmant vouloir « faire tomber le système en douceur dans la sagesse et la responsabilité », Mouloud Hamrouche estime que le système actuel aux commandes du pays est « arrivé à une fin de règne comme cet arbre qui ne produit plus de fruits ». L’une des traductions de fin de règne, selon Hamrouche, est que le pays connait encore des tensions sociales matérialisées par des mouvements de protestations récurrents. D’où l’exigence, selon lui, de mettre un terme à la situation d’ « impasse » que vit le pays actuellement.

Tout comme l’ex président du RCD, Saïd Sadi, Mouloud Hamrouche se dit pour une alliance démocratique consensuelle qui, dit-il « est la bienvenue, mais encore mieux, elle est à encourager ». Le mécanisme électoral tel qu’il est en vigueur dans le pays ne favorise pas, aux dires de Hamrouche, l’émergence d’un ordre démocratique. Il refuse d’ailleurs de se positionner pour ou contre un quatrième mandat de l’actuel président. « Dire que je suis en faveur ou contre revient à reconnaitre ce mécanisme », a souligné Hamrouche. Il renouvelle son appel à l’armée. « Il n’y a aucune chance d’élaborer un système démocratique sans un soutien actif de l’armée », a proclamé l’ancien chef de gouvernement.

Hamrouche demande pardon

Dans son allocution, l’occasion, Mouloud Hamrouche est revenue sur sa première déclaration qui a suscité diverses lectures dont celle qu’il appelait à l’armée à le porter à la tête du pays. « Dans ma déclaration du 17 février 2014, je n’ai pas voulu, vous l’avez bien compris, polémiquer sur la question des candidatures encore moins sur le renouvellement ou pas du mandat du président. De même que je n’ai pas voulu convoquer le passé de notre présent. J’ai plutôt parlé du futur de ce présent et de ce qu’il offre comme opportunités pour peu qu’on fasse appel aux traditions politiques en matière de consensus et de compromis », déclare-t-il. Il persiste à dire que les facteurs de blocages « sont toujours là », avec ou sans renouvellement de mandat de M. Bouteflika. Ces blocages sont des risques sérieux, avertit Hamrouche. « Ce sont des impasses qui recèlent de graves menaces, exacerbent les facteurs de division, paralysent les institutions et soumettent les hommes à des pressions impossibles ». Et de s’interroger : « Jusqu’à quand l’encadrement de nos forces de défense, de sécurité, nos cadres et acteurs économiques resteront soumis, à chaque échéance présidentielle et à chaque changement de responsables, à d’intolérables pressions, interrogations et examens de conscience ? ».

Pour Hamrouche, l’édification d’un régime démocratique et l’instauration d’un Etat de droit sont des approches raisonnables « qui mettront à l’abri la cohésion, la discipline et l’adhésion de tous les constituants de notre société ». Seuls les pays démocratiques et les Etats de droit, assène-t-il, garantissent une stabilité profonde, leurs armées ont triomphé et gagné toutes les guerres durant le dernier siècle ». L’ancien chef du Gouvernement conclut avec une demande de pardon « à celles et à ceux qui ont cru comprendre que ma précédente déclaration était un acte de candidature et je les remercie d’avoir montré tant de confiance, de disponibilités et d’enthousiasmes ». « Mon espoir est que nous tous, particulièrement les nouvelles générations et élites n’allons plus nous encombrer de fardeaux, des errements et des querelles du passé et que nous opterons pour des solutions qui marches et qui garantissent des résultats », souhaite-t-il.

Partie 1: la déclaration complète

Partie 2 : Réponses aux Questions des journalistes

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