Pour le président du FCE, Réda Hamiani, le manque de visibilité concernant les prochaines élections présidentielles de 2014 a influé sur les investissements en Algérie, des chefs d’entreprises ayant différé leurs projets. Sur la position du FCE vis-à-vis de cette échéance, l’heure est à la temporisation.
Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) préfère attendre encore que « le voile se lève » pour se prononcer sur les prochaines élections présidentielles. Réda Hamiani, invité ce mardi du « Direct » de la webradio de Maghreb M, a dit préférer attendre que Bouteflika se prononce sur son éventuelle candidature pour un 4ème mandat, et soumettre la décision finale de le soutenir ou pas à l’approbation des organes de l’organisation patronale. « J’ai toujours défendu qu’une telle décision devait être individuelle plutôt que d’engager l’organisation en entier mais je vais soumettre la question à l’assemblée générale avant de prendre position, » a déclaré Réda Hamiani. Lors des deux derniers mandats du président Bouteflika, le FCE avait soutenu la candidature du président sortant, provoquant une fissure au sein de l’organisation. Mais Cette dernière a été désarçonnée par les décisions économiques prises par le gouvernement depuis 2008, en particulier celles introduites dans la LFC 2009. « A l’heure actuelle, la politique menée par le Président Abdelaziz Bouteflika nous convient, hormis la règle des 51/49 et l’introduction de la lettre de crédit pour les importations», a-t-il soutenu.
Pas de visibilité suffisante
Le chef de file du patronat considère que c’est la première fois qu’une élection présidentielle en Algérie est entourée d’autant de flou. « Il n’y a pas de visibilité suffisante et un investisseur à horreur de telles situations », a-t-il précisé. Pour lui, le secteur économique était auparavant «traditionnellement imperméable aux décisions à caractère politique » mais pour la première fois en Algérie, il y a «une interférence entre dans le domaine politique et le domaine économique ». Selon Hamiani, « il y a peut-être des investissements différé ou en position d’attente », en raison de l’incertitude autour du prochain président, qui a aussi gagné l’esprit des chefs d’entreprises.
« On ne va pas jouer dans l’opposition politique »
Hamiani affiche toutefois une certaine sympathie pour le gouvernement de Abdelmalek Sellal dont il loue le pragmatisme, l’ouverture économique et sa politique de concertation et d’action. En gros, le président du FCE se dit favorable aux orientations de politique économique de l’actuel gouvernement, en dehors de ce qu’il qualifie de « carré magique non négociable » ; c’est-à-dire les principales mesures de la loi de la LFC 2009, décriées par son organisation, notamment la généralisation de la règle 51/49 sur l’investissement étranger à tous les secteurs et la lettre de crédit pour les importations. Il poussera le soutien de son organisation jusqu’à dire « qu’il n y a pas de grande différence de programme entre l’actuel gouvernement et celui du FCE ». « Il y a beaucoup d’avancée qui nous satisfont », a-t-il ajouté. Pour lui, si l’actuel gouvernement maintient son programme, « le FCE ne va pas jouer dans l’opposition politique ». La demande du FCE est une « affirmation plus solennelle » du rôle du secteur privé dans l’économie nationale et le maintien du cap libéral.
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