Vingt quatre heures après la convocation de l’ambassadeur algérien à Rabat, sur fond d’accusations « d’expulsion » de réfugiés syriens vers le Maroc, le ministère algérien des affaires étrangères a convoqué à son tour, mercredi, l’ambassadeur marocain à Alger.
Le diplomate marocain a été convoqué par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères (MAE), M. Nourredine Aouam, « qui lui a fait part du ferme rejet par le gouvernement algérien des allégations dénuées de tout fondement invoquées par la partie marocaine au sujet de prétendues expulsions par les autorités algériennes de ressortissants syriens vers le territoire marocain », a précisé M. Belani dans une déclaration à l’APS.
Ce nouveau bras de fer diplomatique entre les deux pays voisins, intervient sur fond d’accusations « d’expulsion » de plus de 70 réfugiés syriens qui, dans la réalité, ont été empêchés d’entrer en territoire algérien via la frontière terrestre fermée depuis près de 20 ans. Une décision algérienne vite qualifiée par les autorités marocaines d’«expulsion» et dénoncée par l’agence officielle MAP et des médias du Royaume.
Cette affaire a connu une suite diplomatique inattendue avec la convocation, mardi, de l’ambassadeur algérien à Rabat mardi par la ministre marocaine déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Mme Mbarka Bouaïda, «pour lui faire part de la forte désapprobation du Royaume du Maroc, suite à l’expulsion par les autorités algériennes vers le territoire marocain, entre dimanche 26 et mardi 28 courant, de plus de 70 ressortissants syriens ».
« Provocation politiquement motivée »
Ce nouveau chassé croisé diplomatique entre Alger et Rabat vient exacerber des relations fortement détériorées par l’agression, en novembre dernier, du consulat algérien à Casablanca, où un « manifestant » marocain a arraché le drapeau algérien sur la façade de la représentation diplomatique pour le piétiner et le brûler. « L’attention du diplomate marocain a été attirée sur le fait que l’Algérie réprouve fortement cette nouvelle provocation politiquement motivée et qu’elle déplore profondément cette tentative supplémentaire et gratuite de crispation d’une relation qui a déjà connu un sérieux dommage le 1er novembre dernier lors de l’agression contre l’enceinte consulaire algérienne à Casablanca », ajoute le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères. Ce dernier a rappelé que l’Algérie assume pleinement ses responsabilités (…) malgré la charge importante qu’elle supporte depuis des années en raison du nombre croissant d’immigrants sub-sahariens refoulés par les autorités marocaines vers son territoire ».