Présent à Alger samedi, le ministre saoudien de l’Energie Khalid al-Falih a appelé à un consensus au sein de l’OPEP pour appliquer l’accord d’Alger. La diplomatie algérienne est implicitement sollicitée de convaincre l’Iran d’accepter « gel de la production à un seuil convenu ». Une question au cœur des rumeurs annonçant l’échec de la réunion de l’OPEP du 30 novembre prochain.
A deux semaines de la rencontre de l’OPEP à Vienne destinée à mettre en application l’accord d’Alger sur la limitation de la production, le ministre saoudien de l’Energie, de l’industrie et des ressources minières Khalid Abdelaziz al-Falih a tenté, samedi, dans la capitale algérienne où il a rencontré son homologue Noureddine Boutarfa, d’atténuer les sérieux doutes distillés par les analystes et les marchés.
« Pour stabiliser les marchés, il est nécessaire de mettre en œuvre l’accord historique d’Alger » a-t-il déclaré » selon le communiqué diffusé par le ministère algérien de l’énergie.
La part de l’Iran
« Je reste confiant et optimiste de voir la raison l’emporter. Nous arriverons, nous l’espérons, à un accord juste et équilibre qui prennent en considération les évènements exceptionnels survenus dans quelques pays membre de l’OPEP et auquel tous contribueront y compris les pays non membres » a-t-il ajouté.
Ces « évènements exceptionnels » concernent la Libye et au Nigeria qui ont été dispensés de participer à la baisse de la production et qui sont autorisés de relever leur production après le retour de la stabilité sécuritaire.
Mais le ministre saoudien a parlé également, selon l’APS, d’un » gel de la production à un seuil convenu pour l’Iran », un thème qui est une des principales sources de tension au sein de l’organisation.
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L’Iran a refusé de s’engager sur un gel de la production en estimant être en droit de revenir à son niveau d’avant l’embargo occidental. Une thème de divergences avec Ryad qui a donné lieu à des articles de la presse spécialisée affirmant que l’Arabie saoudite menaçait d’augmenter sa production si Téhéran n’acceptait pas de limiter sa production. La phrase sibylline du ministre saoudien sur le « gel » de la production de l’Iran à un seuil convenu montre que la question est loin d’être résolue.
« Dans cette conjoncture marquée par une perturbation des marchés pétroliers, il est impératif d’aboutir à un consensus entre les pays de l’OPEP et de s’entendre sur un mécanisme efficace et des chiffres précis pour activer l’accord historique d’Alger conclu fin septembre dernier lors de la réunion extraordinaire de l’OPEP » a indiqué le ministre saoudien.
« L’Algérie réussira à aider tous les pays à aboutir à une entente »
Khaled Al Falih semble attendre de l’Algérie qu’elle joue ses bonnes relations avec Téhéran pour amener les iraniens à sortir de leur refus de geler leur production. « Je suis optimiste », a-t-il dit, précisant que l’Algérie réussira à aider tous les pays à aboutir à cette entente. Nous sommes sur la bonne voie. La réunion de Vienne sera un succès ».
L’accord d’Alger qui prévoit de réduire la production de l’OPEP à un niveau oscillant entre 32,5 et 33 millions de barils par jour est un « tournant décisif » dans les marchés pétroliers et aussi dans les relations au sein de l’OPEP et entre les pays de l’organisation et les autres pays producteurs de pétrole, a déclaré le ministre saoudien.
« Je suis optimiste. Nous allons, je l’espère, parvenir à un accord collectif à Vienne qui mettre en œuvre la décision d’Alger et qui démontrera que l’Opep est encore une organisation opérante et active en vue de stabiliser les marchés » a déclaré de son coté Noureddine Boutarfa.
Production OPEP record en octobre
En attendant la réunion de Vienne, les chiffres record de la production OPEP pour le mois d’octobre sont venus alimentés le scepticisme. Le rapport mensuel de l’OPEP indique que la production quotidienne des pays membres a augmenté de 236 000 barils en octobre.
Les 14 pays de l’Opep ont mis sur le marché 33,64 millions de baril par jour (mbj) en octobre dépassant la barre des 32,5 à 33 mbj proposée à la réunion d’Alger. L’Iran a augmenté sa production de 210 000 barils par jour à 3,92 millions par jour en octobre par rapport au mois précédent, selon un rapport de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.
Les cours du pétrole avaient terminé en nette baisse vendredi, déprimés par les craintes d’un échec de l’accord en raison de cette augmentation de la production des 14 membres de l’OPEP.L’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’attend, en l’absence d’un accord de l’OPEP sur une « baisse importante » de la production au maintien d’une offre excédentaire en 2017.