L’Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) et des pays producteurs non membres ont décidé jeudi de prolonger jusqu’à la fin de 2018 leur plafonnement de production destiné à réduire les stocks mondiaux et à stabiliser le redressement des prix, tout en laissant entendre que l’accord pourrait être rompu plus tôt que prévu en cas de surchauffe du marché.
La Russie, veut qu’un message clair soit adressé au marché concernant la fin de la validité du présent accord pour éviter qu’il ne se retrouve en situation de pénurie, que les cours ne montent trop vite et que les Etats-Unis n’augmentent trop fortement leur propre production.
L’accord en vigueur depuis le 1er janvier 2017, portant sur une réduction globale de la production des pays signataires de 1,8 million de barils par jour (mbj) environ, court jusqu’en mars 2018 inclus. Le ministre du Pétrole iranien Bijan Zanganeh a dit à la presse que l’Opep avait décidé de prolonger l’accord de neuf mois, soit jusqu’à la fin de l’année prochaine, comme le marché s’y attendait.
L’Opep a également décidé de plafonner la production du Nigeria et de la Libye aux niveaux de 2017 mais sans donner de chiffre précis, a-t-il ajouté. Ces deux pays bénéficiaient jusque là d’une dérogation à l’accord en raison de leur situation politique troublée qui débouchait sur des productions inférieures à la normale.
Avant la réunion, le ministre de l’Energie saoudien Khalid al-Falih, estimait que parler d’un arrêt de l’encadrement de la production serait prématuré pendant encore quelques trimestres. Un point sur la situation sera fait lors de la prochaine réunion de l’organisation, en juin, avait-il dit.
« Lorsque nous sortirons de l’accord, nous le ferons très progressivement (…) pour être sûrs de ne pas perturber le marché », avait déclaré le ministre saoudien. Les ministres du Pétrole irakien, iranien et angolais avaient également signalé qu’un réexamen de l’accord était envisageable en juin si le marché devenait trop tendu.
Zanganeh a dit par la suite qu’aucun débat d’aucune sorte n’avait eu lieu au sein de l’Opep à ce sujet. Néanmoins, le projet de communiqué de l’Opep dit qu’un point sera fait en juin sur la base des fondamentaux.
« Nous examinerons la situation du marché et ses besoins et déciderons s’il y a lieu de maintenir le même degré de réduction ou au contraire de le diminuer ou l’augmenter », a expliqué un délégué. Les cours du brut dépassant actuellement les 62 dollars le baril, Moscou craint que les Etats-Unis – non partie à l’accord – n’en profitent pour augmenter fortement leur production. Les stocks mondiaux restent supérieurs de 140 millions de barils à leur moyenne de cinq ans, selon l’Opep.