La production des membres de l’OPEP avait atteint au mois de juillet son niveau le plus élevé depuis sept mois.
Les membres de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) se réunissent demain à Vienne dans le cadre d’une rencontre mensuelle au cours de laquelle il sera question d’évaluer l’accord de limitation de la production pétrolière en vigueur jusqu’au mois de mars 2018.
Cette réunion sera l’occasion de faire le point tout particulièrement sur le degré d’engagement des membres les plus indisciplinés et qui ont promis de respecter leurs engagements lors de la réunion tenue les 7 et 8 août courant à Abou Dhabi. Des promesses émises quelques jours après les reproches faits par le ministre saoudien de l’Energie, Khalid Al-Falih, aux pays n’ayant pas pris leurs engagements au sérieux. Le contexte est d’autant plus sérieux que la production des membres de l’Opep a enregistré une inquiétante progression ces derniers mois.
Les Emirats arabes unis, l’Irak, le Kazakhstan et la Malaisie, pays particulièrement visés par les critiques du ministre saoudien avaient, lors de cette rencontre exprimé leur volonté de rentrer dans le rang et de faire de leur mieux pour respecter l’accord. Quelques jours avant la réunion, c’est le Koweït qui s’était senti visé. Le patron de la compagnie pétrolière Kuweit Petrolium Corp (KPC) Emad Al-Abdulkarim avait annoncé le déploiement d’efforts supplémentaires en vue de respecter pleinement l’accord pétrolier.
La problématique des exemptions
La même semaine, le Nigeria, pays membre de l’Opep, mais exempté de l’accord avait annoncé son intention de limiter sa production à 1,8 million de barils par jour, sa production actuelle étant autour de 1,6 million de barils par jour. Une annonce faite, il faut le dire, sous pression puisque durant les semaines précédentes, les membres de l’Opep laissaient entendre que le Nigeria dont la production augmentait à une cadence trop rapide représentait une véritable menace pour le marché pétrolier. La Libye, autre pays membre de l’Opep exempté de l’accord, inquiète lui aussi mais à moindre degré.
Ainsi, l’Arabie saoudite, a entrepris, des semaines durant, de remettre de l’ordre dans les rangs de l’organisation, dont elle est le leader de fait. La Russie, chef de file des pays non Opep, impliqués dans l’accord de réduction pétrolière a appuyé son allié saoudien dans ses efforts en exhortant les Etats concernés à faire le nécessaire pour rééquilibrer le marché. A noter que la Russie, elle-même, avait pris son temps avant de respecter le quota qui lui avait été fixé.
Il faut dire que les derniers chiffres relatifs à la production de l’Opep justifient les inquiétudes exprimées au sujet du rééquilibrage du marché. La production des membres de l’organisation avait atteint au mois de juillet son niveau le plus élevé depuis sept mois.
« La production de pétrole brut totale des 14 pays de l’OPEP a avoisiné les 32,87 millions de barils par jour en juillet, soit une augmentation de 173.000 barils par jour au cours du mois passé », indique un rapport de l’Opep rendu public au début du mois d’août.