Depuis quelque temps, le discours officiel sur l’ouverture du ciel aux privé a radicalement changé. Surtout depuis l’arrivée d’Ali Haddad, patron de l’ETRHB, à la tête du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Celui-ci rêverait même de déterrer un vieux projet de lancer sa propre compagnie aérienne datant de 2007.
L’ouverture de l’espace aérien national au privé n’a plus été évoquée par le gouvernement depuis l’affaire de la compagnie Khalifa Airways à la fin de la décennie 1990. Cette expérience, plutôt malheureuse pour les autorités algériennes, a posé comme une chape de plomb sur la question, au moment où la compagnie publique Air Algérie fait l’objet de critiques récurrentes sur la qualité de ses prestations. Depuis quelque temps, la question commence à être abordée et le discours officiel a changé radicalement. Surtout depuis l’arrivée d’Ali Haddad, patron de l’ETRHB, à la tête du Forum des chefs d’entreprises (FCE). C’est d’ailleurs, après une rencontre de ce dernier avec le ministre du Transport que l’ouverture a été sérieusement envisagée.
Ali Haddad qui rêverait même de déterrer un vieux projet de lancer sa propre compagnie aérienne datant de 2007a fait une proposition, dans le cadre des rencontres FCE-ministères, allant dans le sens de l’ouverture de l’espace aérien au privé. Lundi 26 janvier à partir de la wilaya de Béchar, le ministre réitère que « le transport aérien (et maritime) sera ouvert aux investisseurs et opérateurs nationaux privés, dès que le gouvernement aura étudié le nouveau cahier de charges relatif à ces deux segments des transports ». Il explique que l’entrée en activité de nouvelles compagnies aériennes (et maritimes) relevant du secteur privé est soumise à une série de critères et de procédures comprenant, selon le même cahier de charges, la sécurisation de ces moyens de transports, la technicité, la logistique et l’encadrement nécessaires. « Les textes de loi en vigueur autorisent l’émergence de compagnies nationales, aériennes et maritimes, privées, mais cette opération doit être encadrée, en tirant les enseignements des précédentes expériences », a-t-il encore dit.
Discours nuancé
Pourtant, en novembre dernier, le ministre des Transports Amar Ghoul affirmait sur les ondes de la radio nationale que l’ouverture du ciel algérien aux compagnies privées n’était pas ‘’à l’ordre du jour’’ du gouvernement et que ‘’‘la tendance actuelle au sein du gouvernement n’est pas favorable à cette option (…) pour ne pas répéter les erreurs du passé », allusion à l’expérience de Khalifa Airways la compagnie aérienne lancée par l’ex golden boy Abdelmoumene Khalifa aujourd’hui emprisonné en Algérie. Mais voilà que le discours devient nuancé et le même Amar Ghoul lançait en septembre dernier que l’ouverture de l’espace aérien aux compagnies privées est une « nécessité » même s’il assure que l’intérêt national sera privilégié.
Le ciel sera ouvert !
A l’occasion de l’investiture de M. Ali Haddad à la tête du FCE, cérémonie à laquelle les grosses pointures du gouvernement Sellal étaient présentes, une scène inédite s’est produite et dont les acteurs n’étaient autres que MM. Ghoul, ministre des Transports, et Ali Haddad patron de l’ETRHB. Au cours de cette cérémonie, M. Haddad fixant des yeux M. Ghoul a lancé un vigoureux « le ciel sera ouvert ! Le ciel sera ouvert ! », suite aux déclarations du ministre faites la veille. Il y a lieu de rappeler que le patron de l’ETRHB, Ali Haddad a fait part de son souhait de voir le ciel aérien national ouvert au privé. En 2007, il projetait déjà de lancer une compagnie aérienne, mais c’était compter sans le monopole d’Air Algérie. L’option donc se précise. Outre la hantise de voir rééditer l’expérience Khalifa Airways, les pouvoirs publics ont opposé un niet catégorique à l’ouverture du ciel aérien national au privé par leur « souci » de préserver la compagnie nationale Air Algérie. Mais la compagnie publique vit en ce moment un grand malaise avec des grèves à répétition de son personnel, alors que ses retards devenus légendaires n’en finissent plus. Cette fois, il semble que même la raison économique n’est plus de mise.