Dans son interview donné à l’hebdomadaire français Le Point, le Président Tebboune n’a pas hésité à exprimer sa position tranchante sur les relations avec le voisin marocain marquées par une tension grandissante depuis des mois.
« On ne peut ouvrir les frontières avec un vis-à-vis qui vous agresse quotidiennement », tranche d’emblée le Président algérien en guise de réponse à une question des deux journalistes, Kamal Daoud et Adlène Meddi, qui réalisaient l’entretien pour le magazine Le Point .
Répondant à la question des journalistes sur les frontières entre les deux pays fermées depuis 1994, le chef de l’Etat dit « oui » pour leur fermeture et ne fait aucune allusion à un éventuel traitement de ce dossier. Néanmoins, il tend la main au voisin de l’Ouest en affirmant que « son (Maroc) ennemi comme pour l’Algérie c’est le sous-développement », lui signifiant ainsi indirectement que l’ennemie du Maroc n’est pas l’Algérie.
« L’Algérie est entrain de construire avec ou sans le Maroc », ajoute M. Tebboune qui précise dans la foulée que « Le Sahara occidental a toujours été une pomme de discorde mais pas un casus belli.»
« Dans cette relation, le rôle honorable revient à l’Algérie. La rupture avec le Maroc – et je parle de la monarchie, pas du peuple marocain, que nous estimons – remonte à tellement longtemps qu’elle s’est banalisée. Le Maroc a toujours été l’agresseur. Nous n’agresserons jamais notre voisin. Nous riposterons si nous sommes attaqués. Mais je doute que le Maroc s’y essaie, les rapports de force étant ce qu’ils sont», a-t-il soutenu.