Le député de l’étranger, Noreddine Belmeddah, a décidé d’interpeller,via une lettre, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au sujet de l’ouverture des frontières du pays. Mais en réalité, l’élu n’a fait q’effleurer le sujet et plaide, en revanche, en faveur d’un rapatriement des citoyens vers leurs pays de résidence, via des vols opérées par les compagnies nationales de transport.
En effet, Belmeddah avait fait savoir, récemment, qu’il s’adresserait directement au chef de l’Etat afin de solliciter une réouverture prochaine des frontières algériennes, notamment aériennes.
Cependant, le député aborde essentiellement, l’aspect lié au rapatriement des membres de la diaspora restés bloqués à l’étranger, vers leurs pays de résidence, et n’évoque la question de l’ouverture des frontières qu’à demi-mot vers la fin de sa lettre.
Voici le contenu intégral de cette correspondance, traduite par Maghreb Émergent :
» Nul doute que la pandémie Coronavirus a poussé la plupart des pays du monde à fermer leurs frontières aériennes, terrestres et maritimes. Cette même décision que vous avez prise pour protéger l’Algérie et les algériens; ainsi qu’un ensemble de mesures similaires prises aux fins de garantir la prise en charge de nos ressortissants restés bloqués à l’étranger. Nos chancelleries, assistées par les associations d’aide à la diaspora et nos nombreux ressortissants, ont d’ailleurs contribué à la prise en charge de leurs compatriotes, avant leur rappariement par l’Etat, qui a même pris à son compte les frais d’hébergement dans les hôtels durant les deux semaines de quarantaine, imposées à leur arrivée sur le sol algérien, et ce, dans les conditions les plus optimales.
Cependant, Monsieur le Président, il n’en reste pas moins qu’un bon nombre des citoyens, membres de notre communauté, qui se trouvent toujours bloqués, sont toujours dans l’attente d’être rapatriés en Algérie. Certains d’entre eux sont en situation de soutien de famille, d’autres font leurs études en Algérie doivent passer des examens(…), tandis que d’autres ont perdu leurs parents sans qu’ils puissent les voir ou assister à leur enterrement. Certains sont privés de leurs enfants, leurs épouses et leurs parents pendant près de six mois, alors que d’autres attendent de recevoir leurs passeports depuis plus d’un mois.
Les conditions humanitaires sont sujettes à une aggravation au fil du temps et certaines compagnies de transport étrangères profitent de la détresse de notre communauté algérienne en programmant des vols vers la France ou vers l’Allemagne à des prix mirobolants. Cette situation pourrait être résolue en autorisant la compagnie aérienne nationale [Air Algérie, ndlr] et l’ENMTV [Algérie Ferries]; à prendre en charge le transfert des algériens vers leurs pays de résidence, et leurs épargner des frais de transport revus à la hausse.
C’est pourquoi, Monsieur le Président, la communauté algérienne de l’étranger, qui se réjouit de tous les efforts déployés à ce stade et dans ce contexte délicat, vous demande de bien vouloir accélérer le processus de réouverture des frontières, afin de lui permettre de voyager vers et depuis leur pays, et s’engage à prendre toutes les mesures préventives nécessaires. » Fin de la lettre.