La deuxième plus grande entreprise privée en Algérie après Cevital, le Groupe Benhamadi, serait soupçonné d’avoir crée une société offshore et figure sur les listings des « Panama Papers », a révélé une enquête publiée hier 03 juillet, sur le quotidien libanais Daraj. La même source accuse ce groupe industriel de manipuler les taux de change pour engranger près de 11 millions de dollars par an.
Ledit groupe qui compte une quinzaine de filiales dont la plus célèbre Condor Electronics, figure en bonne place dans le nouveau lot de documents obtenus par le journal allemand Süddeutsche Zeitung, traité en collaboration avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Ces derniers documents ont révélé de nouveaux éléments d’informations concernant le montage offshore du Groupe Benhamadi.
Il s’agit de la société hongkongaise Hi-Tech Machinery International Co. Ltd, détenue par Condor International Co Ltd enregistrée aux îles Samoa et dont le bénéficiaire économique est Omar Benhamadi. Elle a été conçue en 2012 avec l’aide de l’ingenierie financière du cabinet Mossack Fonseca, cabinet panaméen au cœur de l’affaire des «Panama Papers ».
La valeur des transactions réalisées annuellement par cette société, est estimée à 45 millions USD (40,5 millions d’euros) selon la déclaration patrimoniale faite par un signataire autorisé de la même société. Les documents le montrent, le montage offshore sert de véhicule d’investissement au commerce entrepris par la famille Benhamadi entre l’Algérie, les Emirats Arabes Unis et la Chine : appareils électroménagers, matériels informatiques, logiciels, téléphones cellulaires et équipements et solutions en énergies nouvelles.
Mossack Fonseca exige aux fiduciaires qu’il assiste dans le montage de sociétés offshores de lui identifier les bénéficiaires finaux de ces sociétés et de déterminer les sources de leurs revenus. Le cabinet a donc obtenu la déclaration patrimoniale du propriétaire de Hi-Tech Machinery International Co. Ltd. Le document est signé par Omar Benhamadi, directeur général du groupe éponyme et un des frères associés dans ce groupe familial aux côtés de leur père Mohamed Tahar.
Hi-Tech Machinery International Co. Ltd, qui coordonne les achats du groupe sur les marchés chinois et émirati, traite avec les filiales algériennes qui ont accès aux transferts de devises aux taux bancaires, comme si elles n’avaient aucun lien de dépendance. Ainsi, et selon la même source le surplus dégagé annuellement au bout des transactions réalisées par cette société écran hongkongaise, est estimé à 11 millions USD (près de 10 millions d’euros) « une plus-value qui échappe totalement au fisc algérien » précise le document.
Contactés par nos soins, l’équipe de communication de Condor n’a pas voulu commenter ces informations, se laissant le droit d’apporter une réponse officielle en temps opportun.