La Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) va explorer des pistes de partenariat avec la Société nationale algérienne d’électricité et du gaz (SONELGAZ) et l’Office national marocain d’électricité (ONE), pour faire face à l’accroissement de la demande en électricité pendant le pic de la consommation, cet été 2018.
Les trois premiers responsables des sociétés maghrébines d’électricité seront en conclave, vendredi 12 juillet à Tunis, pour discuter des alternatives de développement de cet échange d’électricité, dans le cadre d’une conférence qui sera organisée par la STEG.
L’interconnexion électrique entre les pays du Maghreb devrait constituer le premier pas vers une intégration énergétique de la région que justifient les défis auxquels elle va devoir faire face, selon une étude intitulée “Maghreb : de l’interconnexion des réseaux électriques à l’intégration énergétique”.
Le potentiel d’économie d’énergie et de carbone de cette interconnexion est considérable. Plusieurs estimations fiables montrent que, sur les vingt prochaines années, un potentiel de l’ordre de 20% de la consommation est réalisable, probablement plus si les prix de l’énergie continuent d’augmenter. La Tunisie a montré la voie au cours des vingt dernières années, d’après cette étude.
Néanmoins, avec une population fortement croissante, une urbanisation constante et de besoins en développement, la demande en énergie va croître à un taux annuel moyen compris entre 3% (si on tient compte de gains importants en efficacité énergétique) et 4% (moyenne enregistrée sur la période 2000-2011). Par conséquent, elle se situera entre 120 et 145 Mtep/an pour l’ensemble du Maghreb à l’horizon 2030.
Toujours d’après cette étude, en tenant compte des tendances passées et des stratégies arrêtées par les différents pays, on peut tabler sur un taux de croissance annuel de la consommation électrique d’au moins 5% avec l’utilisation du cycle combiné gaz pour la production électrique et le développement de la part des énergies renouvelables, entre 30% et 42% de la production d’électricité à l’horizon 2030.
A cette date, le mix énergétique pourrait alors être le suivant : 52% en gaz naturel, 35% en pétrole, 8% en renouvelables y compris l’hydraulique, et 5% en charbon. Les fossiles continueraient donc à prédominer à hauteur de 92%, au lieu de 97% en 2011, mais le gaz naturel supplanterait le pétrole et la part des renouvelables passerait de 3% en 2011 à 8%.
Pour mémoire, dès le mois de juin 1974, bien avant la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) en 1989, les entreprises publiques d’électricité des trois pays, à savoir l’Office national marocain de l’électricité (ONE), la Société nationale algérienne de l’électricité et du gaz (SONELGAZ) et la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) avaient décidé la création du Comité Maghrébin de l’Electricité (Comelec), immédiatement entérinée par le Conseil Permanent Consultatif Maghrébin (CPCM) qui regroupe les ministres de l’Economie des 3 pays.
Les compagnies des deux autres pays ont rejoint le Comité, Sonelec (Mauritanie) en 1975 et Gecol (Libye) en 1989, après la constitution de l’UMA, formant ainsi le groupe spécialisé le plus ancien de l’Union, dont les missions consistent à promouvoir et coordonner, à l’échelle maghrébine et vis-à-vis des institutions internationales, les relations sur les plan technique, économique, commercial, industriel, du management, de la formation et des relations sociales.
Les Maghrébins espèrent aujourd’hui à plus d’actions concrètes dans le cadre de cette coopération, dont le niveau est encore en deçà du potentiel existant et des objectifs escomptés.
TAP