Le projet de la pénétrante autoroutière, longue de 48 km, devant relier la wilaya de Tizi Ouzou à l’autoroute Est-ouest par Djebahia dans la wilaya de Bouira continue de faire parler de lui.
Cet important « investissement » de l’ère de la présidence Bouteflika, revient en force dans l’actualité nationale, car, en matière de dépenses, le secteur des travaux publics s’est placé, sur la plus haute marche du podium. Les exemples sont légion. Lancé en 2014 pour un délai de réalisation initial de 36 mois, le projet confié au groupement turco-algérien constitué des entreprises Özgün – Nurolİnşaat et Engoa est à l’agonie.
Le marché avait été attribué de gré à gré en 2013, pour un montant de 55,96 milliards de dinars, soit près de 500 millions d’euros. Huit ans après le lancement des travaux, seuls quelques kilomètres de route qui ont été réceptionnés. Dans sa partie relevant de la wilaya de Tizi Ouzou, (36 km), la pénétrante englobe, entre autre, sept échangeurs et plusieurs ouvrages d’art, dont 16 viaducs. Deux tunnels d’une longueur totale de 1660 prévus dans le projet sont également en chantier.
Les reports de la date de réception ont été nombreux. Le taux d’avancement des opérations est estimé à 40%, a confié une source requérant l’anonymat, révélant au passage que le retard accumulé et pénalisant l’avancement des travaux sont dus essentiellement aux contraintes des oppositions, mais surtout au choix des entreprises. Ces dernières, ajoutent–t-on, n’ont pas suffisamment mobilisé tous les moyens, et ce, conformément au planning et aux cahiers des charges. Outre, cette contrainte, c’est le retard dans la prise en charge du dossier des expropriations, notamment du côté de la wilaya de Tizi Ouzou, et des indemnisations qui ont ralenti l’avancement des chantiers.
Le projet de la pénétrante, a d’ailleurs été paralysé à plusieurs reprises par les ouvriers réclamant leurs salaires. « Le retard dans le paiement de nos salaires est presque récurent. Le groupement d’entreprises justifie cette situation par le fait que les factures n’ont pas été honorées dans les délais ».
Les entreprises réclament la réévaluation du cout du projet
Le PDG de l’Agence Algérienne des Autoroutes, Mohamed Khaldi, ayant effectué en juin dernier une visite sur chantier, avait annoncé la mise en place d’une commission interministérielle, et ce, pour trouver la solution aux différentes contraintes entravant l’avancement des travaux. La relance effective du projet est tributaire d’une réévaluation conséquente de l’enveloppe, dont le problème lié à la fluctuation des prix et à la cherté des matériaux de construction soulevé à chaque fois et avec insistance par les entreprises. Ce projet, voit-il prochainement le bout du tunnel ?, où tout bonnement c’est un autre scandale à l’image de l’autoroutes-est-ouest qui se dessine ?
Rabah Ait Amar