Le lait conditionné en boite, qui est commercialisé par plusieurs producteurs privés, connait, en ce
début du mois de janvier, une rupture sur le marché. Selon un des producteurs de ce produit de
première nécessité, cette crise a été enclenchée par le gel de la délivrance des dérogations
sanitaires pour l’importation de la poudre de lait (DSI), depuis juillet dernier.
Dans une intervention sur Jow Radio, le directeur général de Tchin-Lait, l’entreprise qui produit le lait
en brique « Candia », Faouzi Berkati, a indiqué que les demandes de dérogations sanitaires pour
importer de la poudre de lait (DSI), ont été déposées au niveau du ministère de l’Agriculture au mois
de juillet 2021. « Mais ce n’est qu’à la quatrième semaine du mois de décembre, que la tutelle a
commencé à délivrer ces DSI », a-t-il ajouté.
Seulement, ces dérogations portaient sur des autorisations d’importations de la poudre de lait à
partir de pays autres que ceux d’Europe, où l’entreprise disposait de ses fournisseurs habituels. « Au
mois de décembre, ils nous avaient autorisés à importer à partir de pays lointains, tels que la
Nouvelle-Zélande, l’Uruguay et l’Australie, ce qui allait retarder l’opération d’importation de la
poudre de lait à plus de quatre mois », a souligné Berkati.
Heureusement que le ministère est revenu sur sa décision, en accordant, en ce mois de janvier, des
autorisations d’importation à partir d’Europe. « Les délais d’importation à partir de pays européens,
sont plus courts. Il faut compter un mois et demi, le temps de commander la marchandise, de
l’acheminer vers l’Algérie ainsi que les procédures administratives, etc », a souligné le DG de Tchin-
Lait.
Les fournisseurs de poudre de lait rompent leurs contrats avec l’Algérie
Même si les autorisations ont été délivrées, après plusieurs mois de gel, les fournisseurs ont dû
rompre leurs contrats d’approvisionnement avec leurs clients algériens.
« Au mois d’octobre dernier, les services du ministère de l’Agriculture nous ont demandés de
contacter nos fournisseurs pour bloquer l’envoi de la poudre de lait à l’Algérie », a fait savoir Berkati,
ajoutant que ceci n’était pas possible de la part des fournisseurs étrangers. « Ce qui les a poussés à
mettre fin aux contrats avec les producteurs algériens et ainsi, vendre leur marchandise à un prix fort
à d’autres clients », a expliqué le DG de Tchin-lait.
Face à cette situation, Faouzi Berkati appelle les autorités à accélérer la délivrance des dérogations
sanitaires pour l’importation de la poudre de lait. « Il n’est pas possible de déposer des demandes
pour la DSI, et attendre des mois pour avoir les autorisations », a-t-il martelé, ajoutant qu’ « il n’est
pas possible de continuer à travailler dans ces conditions et d’assurer l’approvisionnement du
marché en lait ».
Par ailleurs, le producteur de lait Candia a profité de l’occasion pour assurer que son produit sera
disponible incessamment à Alger, en attendant sa disponibilité, dans les jours à venir, au niveau des
autres wilayas.
Rappelons que le mois dernier, le directeur des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture et
du Développement rural avait affirmé que cette halte des importations de la poudre de lait « a
permis de mettre à jour le fichier des importateurs et de créer une plateforme pour recevoir leurs
dossiers et d’établir les dérogations d’importation le jour même ». Il avait rappelé que le gel « n’a
jamais touché l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et donc, il n’y a pas eu de manque de
lait sur le marché ».