Dans son dernier rapport, sur les perspectives économiques 2023 de l’Algérie, issues des consultations de 2022 au titre de l’article IV, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), a émis des recommandations pour la Banque d’Algérie
Le FMI exhorte la Banque d’Algérie (BA) à « resserrer sa politique monétaire dès à présent pour prévenir un éventuel désancrage des anticipations et la persistance d’une inflation élevée ». Selon le conseil d’administration du FMI, l’appréciation récente du dinar ne peut se substituer au resserrement nécessaire de la politique monétaire.
Les services du FMI recommandent de relever le taux directeur de la banque centrale et de reprendre une gestion bien calibrée de la liquidité pour améliorer la transmission de la politique monétaire.
Pour le FMI, la révision en cours de la loi sur la Monnaie et le Crédit « est une opportunité pour renforcer le dispositif de gouvernance de la BA. Le Fonds recommande, ainsi, d’interdire formellement le financement monétaire dans la nouvelle loi afin de renforcer l’indépendance de la banque centrale et sa capacité à agir pour défendre la stabilité des prix.
Le FMI estime que la hausse considérable des dépenses, annoncée dans le cadre de la loi de finances pour 2023, « pourrait résorber les progrès en matière de réduction du déficit budgétaire depuis 2018, affaiblir la résilience des finances publiques et aggraver les pressions inflationnistes ».
Selon le rapport du FMI, un rééquilibrage budgétaire progressif guidé par un cadre fondé sur des règles est nécessaire pour renforcer la résilience des finances publiques et préserver la stabilité macroéconomique à moyen terme. Les services du FMI recommandent un ajustement pour améliorer le déficit primaire hors hydrocarbures et dividendes de la BA de 10 % du PIB hors hydrocarbures par rapport à son niveau de 2022 et jusqu’en 2027.
Les perspectives à court terme se sont sensiblement améliorées
Dans ce même rapport, le conseil d’administration du FMI a estimé, également, que la situation des finances de l’Algérie se sont atténués en 2022, et ce, garce au rebond des prix des hydrocarbures.
Selon le document du FMI, « les perspectives à court terme de l’économie algérienne se sont sensiblement améliorées, portées par le rebond des cours des hydrocarbures ». Les indices économiques, réalisés à travers les restriction sur les importations, ont permis à l’Algérie de réaliser « des excédents extérieur et budgétaire » en 2022, et ce « pour la première fois depuis une longue période ». « La position extérieure de l’Algérie en 2022 a été plus solide que le niveau correspondant aux fondamentaux et aux politiques souhaitables », ajoute le FMI.
Toutefois, « les perspectives restent tributaires des prix des hydrocarbures et soumises aux risques liés à un affaiblissement de la conjoncture mondiale et à la volatilité des cours des matières premières. L’accélération généralisée de l’inflation est devenue un défi considérable pour les politiques publiques », précise le FMI.
La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait atteindre 3,4 % en 2023
Malgré la situation économique mondiale, qui passe par une crise inflationniste jamais vue depuis longtemps, le FMI est plutôt optimiste pour la situation financière de l’Algérie en 2023.
« Les perspectives pour 2023 sont favorables, mais la croissance devrait ralentir et l’inflation rester élevée à moyen terme. La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait se renforcer pour atteindre 3,4 % en 2023 sous l’effet d’une forte augmentation des dépenses budgétaires. Elle devrait ralentir progressivement par la suite pour atteindre 2 % environ à moyen terme », indique le document
Tout dépend des prix des hydrocarbures
Alors que les indices sont au positif, le FMI prévient les autorités algériennes des risques de la situation actuelle. le CA du FMI indique que Les perspectives dépendent essentiellement de la trajectoire de prix des hydrocarbures. « Des risques favorables pour les perspectives découlent d’une éventuelle hausse des investissements dans le secteur des hydrocarbures et des projets miniers en cours de développement ».
Il rappelle que « le compte des transactions courantes devrait rester excédentaire en 2023 et enregistrer un déficit croissant à compter de 2024. L’inflation devrait s’atténuer légèrement à 8,1 % en 2023, mais rester relativement élevée à moyen terme ».