C’est un mouvement protestataire d’environ 260 diplômés du supérieur. La ville de Sfax vit cette manifestation depuis près de trois mois. Finalement c’est par l’usage de la force que le sit-in a été dispersé. D’après un communiqué du Ministère de l’intérieur, paru aujourd’hui, les protestataires ont refusé le dialogue avec les unités de sécurité, ce qui a conduit à l’usage de la force.
« Alors que des unités de sécurité étaient en route hier soir (dimanche) vers la société Petrofac afin de disperser le Sit-in organisé autour de ladite société depuis 3 mois et permettre aux travailleurs de regagner leurs postes, un groupe de personnes a essayé de leur barrer la route au niveau du point Mellita dans l’ile de Kerkennah» lit-on dans un communiqué du ministère de l’intérieur.
Selon ce document, les forces de l’ordre tunisiennes ont essayé d’approcher les protestataires afin les convaincre de lever leur sit-in. En vain. Après 5 heures de tentatives de dissuasion, les forces de l’ordre ont usé de la force afin de disperser le rassemblement qui dure depuis trois mois. « Devant leur obstination, les agents ont dû utiliser le gaz lacrymogène afin de pouvoir poursuivre leur chemin vers ladite société » explique-t-on dans ce communiqué. Les services de l’ordre ont dû faire face à la riposte des protestataire (une centaine de personnes). « Ces personnes ont attaqué les agents et les voitures des unités de sécurité. Deux bus et deux voitures sécuritaires ont été saccagées, et un agent blessé au visage », selon le ministère de l’Intérieur.
L’importance de la société Petrofac dans l’économie tunisienne
La société britannique est un acteur prépondérant dans le secteur pétrolier tunisien. Elle assure environ 15% des besoins du pays en gaz. M. Imed Derouiche, Directeur général de Petrofac-Tunisie déclarait dans une émission radio que « les sit-in et les blocages à répétition du champ gazier de Karkanah coûtent près de 200 mille dollars par jour. En 2014, la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) s’est vu obligée de s’approvisionner en gaz naturel algérien. En février 2016, suite à de nombreux actes de protestation, Petrofac avait avancé un éventuel départ du pays, parallèlement au gel des investissements (prospection et exploitation énergétique).