L’accord de gel de production conclu entre certains membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie pourrait s’avérer « vide de sens » étant donné que l’Arabie saoudite est le seul signataire en mesure d’augmenter sa production, a déclaré mercredi un haut responsable de l’AIE.
« Parmi tous les pays dont nous savons qu’ils vont participer à la réunion ( de Doha le 17 avril), seule l’Arabie saoudite dispose de capacités d’accroissement de sa production », a déclaré Neil Atkinson, chargé de la division industrie pétrolière et marchés de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), organisme qui coordonne les politiques énergétiques des pays de l’OCDE.
« Donc un gel de la production pourrait s’avérer vide de sens. C’est davantage un signe destiné à (…) renforcer la confiance au sujet de la stabilité des cours du pétrole. » L’AIE voit l’écart entre l’offre et la demande se rétrécir au cours de l’année, ce qui créera les conditions d’une reprise des cours du brut en 2017.
« Nous pensons que le pire est passé pour les prix (…) Le cours d’aujourd’hui de 40 dollars ne sera peut-être pas tenu mais, dans une fourchette allant de 35 à 40 dollars, nous pensons qu’il bénéficiera d’un soutien à moins d’un changement majeur dans les fondamentaux », a poursuivi Neil Atkinson.
Les membres de l’OPEP et la Russie doivent se réunir dans la capitale qatarie, Doha le 17 avril prochain, pour étudier la possibilité de geler la production de pétrole. Cette initiative a été portée par la Russie, l’Arabie Saoudite, le Venezuela et le Qatar soutenir un marché miné par une offre excédentaire qui a fait chuter les cours du pétrole de 70% depuis juin 2014.
Une quinzaine de pays a rejoint cette initiative qui ne bénéficie, par ailleurs, d’un soutien franc de l’Iran qui compte recouvrer ses parts de marché, après la levée des sanctions occidentales sur Téhéran en juin 2015.