Les prix du pétrole enregistraient un recul ce lundi, dans un contexte marqué par les doutes sur un accord entre les pays producteurs sur un éventuel gel de la production et par un cours fort du dollar qui continue de profiter des déclarations en fin de semaine écoulée de responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed).
L’Arabie Saoudite a déclaré ne pas considérer nécessaire une nouvelle intervention sur le marché dans le but de retrouver un équilibre entre l’offre et la demande, alors que les pays membres de l’Opep devraient tenir en septembre prochain une réunion informelle en Algérie pour tenter de conclure un accord visant à freiner la chute des prix de l’or noir.
En outre, l’Irak a augmenté sa production et l’Iran a fait savoir qu’il avait bien l’intention de récupérer ses parts de marché après la levée des sanctions.
Autre facteur contribuant à plomber le marché pétrolier : le décompte du groupe Baker Hugues, publié vendredi, n’a révélé aucun changement concernant le nombre de plateformes de forage en activité aux Etats-Unis.
Le dollar pèse plus que tout le reste sur les cours selon les analystes
Par ailleurs, le dollar continue de progresser après les déclarations faites vendredi par des responsables de la Fed et qui ont relancé les spéculations sur une hausse des taux d’intérêts. Or, un dollar fort a généralement un impact négatif sur la demande en pétrole.
Vers 13H30 GMT, le cours du baril « light sweet crude », référence américaine du brut, pour livraison en octobre baissait de 87 cents à 46,77 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
«Plus que tout le reste, c’est le dollar» qui pèse sur les cours, a estimé Phil Flynn de Price Futures.
«Un dollar beaucoup plus fort pousse les investisseurs à vendre», ont expliqué les analystes de Commerzbank dans une note.
«Nous avons un dollar fort dans la crainte d’une hausse de taux d’intérêts», a ajouté Phil Flynn, indiquant que «la Fed continuait de produire ses effets».
La présidente de la Fed, Janet Yellen, a déclaré à Jackson Hole dans le Wyoming que « les arguments pour une hausse des taux d’intérêt » s’étaient « renforcés au cours des derniers mois », sans toutefois préciser de calendrier.
D’autres facteurs contribuent à la baisse des prix du pétrole, notamment les inquiétudes concernant la consommation d’essence, alors que la saison de forte demande touche à sa fin. Ces inquiétudes viennent s’ajouter au scepticisme grandissant quant à un éventuel accord entre les producteurs pour geler le niveau de production, explique l’analyste de Price Futures.
Les marchés seront, néanmoins, attentifs au développement des tempêtes tropicales dans le Golfe du Mexique, pour l’instant peu inquiétantes, mais qui pourraient mettre en péril une partie de la production de cette région.