Le cours du pétrole a été coté en fin de clôture le 12 janvier 2018 à 69,80 dollars le Brent et à 64, 40 dollars le WIT. L’Algérie dont le quota OPEP est de 1,2 millions de barils jour auquel il faut soustraire les 50.000 barils de réduction doit être surtout attentive au cours du gaz qui représente plus de 33% des recettes de Sonatrach et dont les contrats à moyen et long terme dans leur majorité expirent entre 2018/2019(1).
– La première raison, est que les gros consommateurs de pétrole sont dans l’hémisphère nord en pleine période d’hiver avec un froid inégalé.
-La deuxième raison, comme vient de le souligner le rapport de janvier 2018 de la Banque mondiale est une reprise de la croissance pour 2018, mais avec une prévision de ralentissent pour 2019 sans réformes, de l’économie mondiale en Europe, USA et notamment de la Chine et de l’Inde, mais devant être attentif aux mutations du mode de croissance. Pour le cas Algérie c’est la décision du gouvernement de relance la dépense publique notamment dans le BTPH –infrastructures qui a fait que la BM a révisé à la hausse le taux de croissance de l’Algérie, donc une action conjoncturelle fonction des recettes de Sonatrach et de la maitrise ou pas du financement non conventionnel.
– La troisième raison, est le respect, globalement, du quota des membres de l’OPEP décidé en décembre 2016 à Vienne avec des perspectives de reconduction de l’accord, notamment de l’Arabie Saoudite ; l’OPEP dans sa totalité représentant 33% de la commercialisation mondiale, 67% se faisant hors OPEP.
-La quatrième raison, est l’entente hors OPEP entre l’Arabie Saoudite et la Russie, ces deux pays produisant plus de 10 millions de baril jour. Cependant, dans une déclaration conjointe du 12 janvier 2018, pour le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak et le responsable de la plus grande société russe Lukoil, évoquant la crainte d’une percée du pétrole/gaz de schiste américain, la Russie devrait commencer à sortir de l’accord sur la limitation de la production mondiale de pétrole si les cours restent à environ 70 dollars le baril pendant plus de six mois, point qui serait discuté lors de la prochaine réunion, le 21 janvier, entre l’Opep et ses partenaires.
-La cinquième raison, est la situation politique en Arabie Saoudite : les bourses ne voyant pas encore clair de l’action du prince héritier dans la lutte contre la corruption, avec la crainte de tensions politiques internes.
La sixième raison, est la vente de 5% d’actions d’une partie de la grande société ARAMCO, afin de maintenir l’action à un niveau élevé. L’Arabie saoudite a modifié le statut de sa compagnie pétrolière publique Saudi Aramco en société par actions un pas important en vue de son introduction en Bourse (IPO) prévue dans le courant de l’année 2018, qui pourrait porter sur 5% du capital et qui pourrait être la plus grosse IPO de l’histoire et rapporter 100 milliards de dollars au royaume.
-La septième raison, est la tension au Kurdistan, cette zone produisant environ 500.000 barils/jour, la baisse de la production vénézuélienne, les tensions en Libye et au Nigeria et le discours du président américain vis -à-vis de l’Accord avec l’Iran, certes atténué par la position européenne.
-La huitième raison, sont les tensions actuelles en Iran et entre l’Iran et l’Arabie Saoudite pouvant engendrer une mésentente au niveau de l’OPEP.
-la neuvième raison, est la faiblesse du dollar par rapport à l’euro coté le 12/01/2018 à 1,2129.
-La dixième raison est la baisse des stocks américains, une baisse relative de la production US, avec une reprise annoncée durant le premier semestre 2018
A court terme, les dix raisons évoquées précédemment peuvent pousser soit à la hausse ou à la baisse le cours du pétrole, certains facteurs étant plus prépondérants que d’autres. Le Ministre de l’Energie de l’Arabie Saoudite a fait savoir que le cours souhaitable ne devrait pas dépasser 60 dollars afin d’éviter l’entrée massive du pétrole et du gaz de schiste US dont les gisements marginaux, qui sont les plus nombreux deviennent rentables. L’AIE vient de faire savoir en ce mois de janvier 2018, que pour 2018, la production américaine si le cours se maintient à un cours supérieur à 60 dollars, dépasserait pour la première fois la production de l’Arabie Saoudite. En plus, pour le FMI le baril devrait s’établir en moyenne annuelle pour 2018 à 56 dollars. Pour l’Algérie, une hausse d’un dollar en moyenne annuelle procure entre 500/600 millions de dollars supplémentaires à l’Algérie soit à 60 dollars 5/6 milliards de dollars/an en référence à la loi de finances établie à 50 dollars. [email protected]
Dr Abderrahmane MEBTOUL directeur d’Etudes ministère Energie Sonatrach 1974/2007, Pr des Universités, expert international
(1)-Cette présente contribution est une synthèse sur ce sujet –de différents interviews à Radio Algérie Internationale 10/01/2018- débat 13/11/2017-radio algérienne publique chaine 3 – interview à la télévision internationale Paris France Africa24 le 13/11/2017 et contribution Mena/Forum diffusion internationale Amérique-Europe-Asie-Afrique Moyen Orient- –Londres/Bruxelles – 11 et 13 novembre 2017- by Dr A. Mebtoul « Urgency of a strategic vision articulating the functions of the State, Local Authorities and the Market »