Les prix du pétrole étaient en forte chute vendredi devant le risque que fait peser sur la demande d’or noir le nouveau variant du Covid-19 détecté en Afrique du Sud.
En effet, ce matin, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier chutait de 5,59% et atteint les 77,52 dollars. À New York, le baril du WIT ‘West Texas Intermediate), pour les livraison en mois de janvier a perdu quant à lui 6,58% et s’installe à 73,23 dollars.
Les deux contrats de référence de part et d’autre de l’Atlantique sont respectivement tombés à 77,28 dollars et 72,60 dollars, un plus bas depuis la fin du mois de septembre.
Les prix chutent « en raison des craintes que le nouveau variant de Covid-19 ne fasse dérailler la reprise de la demande mondiale de pétrole« , résume auprès de l’AFP Han Tan, analyste de Exinity.
Un nouveau variant du Covid-19, appelé pour le moment B.1.1.529, a été détecté en Afrique du Sud et présente un potentiel de propagation très rapide, selon les scientifiques, qui ignorent à ce stade si les vaccins actuellement disponibles sont efficaces contre lui.
Ces premiers éléments « ont eu un impact dévastateur sur les prix du pétrole au cours de la nuit », appuie Tamas Varga, de PVM.
Plusieurs pays européens comme le Royaume Uni, l’Italie, l’Allemagne ou la France ont déjà pris des mesures, en interdisant la venue de voyageurs venant d’Afrique australe.
« La crainte que d’autres n’introduisent de nouvelles mesures de confinement et de restriction des déplacements pénalise encore davantage le brut« , estime Fawad Razaqzada, de Thinkmarkets.
Les mesures de restriction de déplacement des biens et des personnes « réduisent la demande mondiale de carburant« , rappelle Ricardo Evangelista, d’Activtrades.
Les acteurs et observateurs du marché surveilleront d’autant plus « la manière dont l’OPEP+ prendra en compte le risque lié à la demande lié à ce nouveau variant, ainsi que l’impact de la libération de réserves stratégiques par les principaux pays consommateurs de pétrole », reprend Han Tan.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés via l’accord OPEP+ se retrouvent jeudi prochain pour statuer sur l’évolution de leur offre conjointe d’or noir en début d’année prochaine.
Plusieurs gros consommateurs comme les États-Unis poussent pour qu’ils ouvrent plus rapidement qu’ils ne le font leur robinet d’or noir afin de calmer la hausse des prix qui pèse sur la reprise économique.
En attendant, Washington a décidé mardi de recourir à l’ouverture de ses réserves stratégiques de brut afin d’augmenter l’offre disponible sur le marché.