L’Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs de pétrole, ont indiqué lundi dans un communiqué commun en marge du sommet du G20 de Hangzhou en Chine, avoir convenu de mettre en place un groupe de travail pour examiner la situation du marché du pétrole et recommander des mesures et des initiatives pour garantir sa stabilité.
La coopération avec l’Arabie saoudite pourrait inclure un gel des niveaux de production si une telle décision est prise, a précisé le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, lors d’une conférence de presse avec son homologue saoudien Khalid al Falih.
Suite à cette déclaration qui intervient six mois après l’échec des pourparlers de Doha en vue d’un accord sur les niveaux de production pour tenter de stabiliser le marché, le prix du baril de pétrole a bondi de quelque 5% à Londres et à New York.
Vers 11H55 GMT (13H55 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 48,10 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en octobre prenait 1,16 dollar à 45,60 dollars.
Alors qu’ils étaient orientés à la baisse au début des échanges asiatiques, les cours pétroliers ont nettement rebondi à l’ouverture des échanges européens, soutenus par des informations faisant état de l’imminence d’une telle déclaration.
Le cours du Brent est même monté lundi vers 09H30 GMT jusqu’à 49,40 dollars tandis que le WTI a atteint au même moment 46,53 dollars, en hausse de respectivement 5,5% et 4,7% par rapport à la clôture de vendredi.
Une déclaration historique selon Novak
Selon la déclaration, qualifiée d' »historique » par M. Novak, les deux se sont engagés à une « étroite coopération entre pays exportateurs pour soutenir la stabilité du marché du pétrole ».
« Les ministres ont reconnu l’importance d’un dialogue constructif et d’une coopération étroite entre les principaux pays exportateurs afin de soutenir la stabilité sur le marché du pétrole et garantir un niveau constant d’investissements sur le long terme », souligne la déclaration dont le texte a été diffusé à Moscou par le ministère russe.
« Les ministres se sont mis d’accord pour coopérer ensemble ou en coopération avec les autres pays producteurs de pétrole », souligne le document, ajoutant qu’ils s’étaient, « mis d’accord pour poursuivre les consultations concernant la situation sur le marché du pétrole et créer un groupe commun de surveillance qui va suivre les indicateurs fondamentaux du marché du pétrole ».
Un gel de la production constitue un des instruments concrets possibles
Cependant, si M. Novak a affirmé être disposé à se joindre à un éventuel accord sur un gel de la production, car une telle mesure faisait partie des « instruments concrets possibles », son homologue saoudien a, pour sa part, jugé lors d’une interview accordée à la chaîne Al-Arabiya qu’un gel de la production n’était pour l’instant pas nécessaire dans le mesure où le marché pétrolier « s’améliore de jour en jour ».
M. Novak devrait rencontrer de nouveau son homologue saoudien lors d’une réunion informelle entre l’Opep et des pays non-membres du cartel en marge du Forum international sur l’Energie du 26 au 28 septembre à Alger, en octobre lors d’une réunion bilatérale et lors du sommet de l’Opep prévu en novembre à Vienne.
La Russie et les membres de l’Opep, dont les économies pâtissent de la chute des prix cours des hydrocarbures, avaient tenté en début d’année de convenir d’un gel concerté de la production pour mettre fin à la course aux parts de marché qui se sont traduits par une offre surabondante.
Leur réunion de Doha en avril avait débouché sur un échec, l’Arabie saoudite souhaitant que l’Iran participe à un tel gel alors que Téhéran souhaite revenir d’abord à son niveau de production d’avant les sanctions liées au dossier nucléaire.