L’Arabie saoudite a estimé à 60 dollars le « prix de sécurité » du baril de pétrole permettant d’encourager les investissements dans de nouveaux champs pétroliers sans favoriser la compétitivité du pétrole de schiste américain. Une source à l’OPEP doute de la possibilité d’arriver à ce prix.
« De manière générale, un prix de 60 dollars pour cette année serait quelque chose de positive. Ce prix ne stimulera pas la production de pétrole de schiste », a déclaré, à Reuters, une source de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Un avis qui est largement partagé par les Emirats arabes unis, le Kuweit et le Qatar, précise la même source.
L’Arabie saoudite, poids lourd de l’Opep, qui avait estimé, il y a quelques mois, que le prix idéal du baril du pétrole serait de 55 dollars a, semble-t-il, revu ses calculs principalement en raison de la pression que subit ce pays suite à la baisse prolongée des prix du pétrole.
Une pression qui subsiste en dépit de réduction de la production des pays membres de l’Opep et de leurs partenaires et qui a permis de faire remonter les prix de 14%, depuis novembre dernier. La marge de manœuvre des producteurs de pétrole restent cependant limitée face à la menace que représente le pétrole de schiste américain dont les coûts de production pourraient être amortis en cas de remontée des prix sur le marché.
Durant l’année en cours, la production américaine du pétrole de schiste devrait atteindre les 300.000 barils par jour. Un chiffre susceptible d’être revu à la hausse en cas d’augmentation du prix du pétrole conventionnel. L’afflux du pétrole de schiste pourrait à nouveau faire chuter les prix.
L’offre reste excédentaire
Une autre source au sein de l’Opep, citée par Reuters, estime qu’il serait difficile d’atteindre un prix de 60 dollars durant l’année actuelle, précisant que l’offre reste encore excédentaire. Au début du mois en cours, le ministre Qatari de l’Energie et président de l’Opep, Mohammed Al Sada avait déclaré que le marché pétrolier était désormais en mesure de faire face à une plus grande offre en pétrole de schiste suite à l’évolution positive de la demande.
« Le marché accueille peu à peu aussi bien le pétrole de schiste que le gaz de schiste. La demande est bonne. Et avec l’augmentation continue de (cette) demande, je pense que tous les pétroles disponibles (conventionnel et schiste) trouveront leur place » sur le marché, avait-il assuré.
En novembre 2016, les pays membres de l’Opep ont convenu de réduire leur production de 1,2 millions de barils par jours pour limiter la production de l’organisation à 32,5 millions de barils par jours. En décembre dernier, plus d’une dizaine de pays non membres de l’Opep se sont engagés à réduire leur production de 558.000 par jours.