Kirill Dmitriev, un responsable russe qui, le premier, avait prédit que la Russie et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) allaient être capables de s’entendre sur une réduction de la production de pétrole, a déclaré jeudi que cette coopération pourrait durer des années.
Le mois dernier, la Russie s’est jointe à l’accord de réduction de brut conclu en novembre par l’Opep, et Kirill Dmitriev, à la tête du fonds souverain russe Direct Investment Fund après avoir travaillé chez Goldman Sachs, pense qu’il s’agit là du début d’une alliance de long terme entre Moscou et l’Arabie saoudite, membre le plus important de l’Opep.
« C’est la tendance pour l’avenir. Pendant très longtemps, cela n’a pas été possible en raison d’obstacles politiques. Mais aujourd’hui, cette tendance se renforce en raison du rôle actif de la Russie au Moyen Orient », a dit ce proche du Kremlin à Reuters en marge du Forum économique mondial de Davos.
Il y a un an, à ce même forum, il avait évoqué une possible action commune de Moscou et de Ryad pour stabiliser le marché pétrolier après avoir rencontré des responsables saoudiens dans la station de ski suisse.
L’accord sur la réduction de la production, destiné à désengorger le marché pétrolier et à soutenir les cours, a été obtenu malgré les tensions entre la Russie et certains membres de l’Opep en raison du soutien apporté par l’armée russe aux forces syriennes.
En plus de la Russie, l’armée de Bachar al Assad, qui a repris à la fin de l’année la totalité de la ville d’Alep, a également été soutenue par l’Iran, principal rival de l’Arabie saoudite dans la région.
Malgré de vives tensions avec certains membres clef de l’Opep, Moscou a pu s’entendre avec le cartel pour une baisse de la production. En outre, le Qatar, grand allié de l’Arabie saoudite, a investi 2,5 milliards d’euros en décembre pour racheter une participation du géant pétrolier russe Rosneft.
« Nous construisons les bases de la confiance quand nous concluons une, deux, trois affaires qui conduiront à de grandes alliances énergétiques. Dans une grande mesure, nous voyons aujourd’hui l’émergence d’un OPEP 2.0 parce qu’il ne s’agit plus de l’Opep seule mais de l’Opep plus la Russie », a souligné Kirill Dmitriev.