Parfait exemple du legs de l’ancien régime, l’agence nationale du médicament, est une institution qui a longtemps été dépourvue de moyens d’action et a donc fini par devenir une institution fantoche ! Laisse entendre le ministre de l’industrie pharmaceutique, le Dr. Lotfi Benbahmed, mardi, sur les ondes de la radio nationale Alger Chaîne 3.
Créée en 2012 et bien que dotée d’un siège et d’un budget, cette agence n’a aucune existence « de fait » constate, en effet, l’invité de la radio qui déplore l’absence de textes réglementaires et de moyens à même de rendre capable cette agence de remplir ses missions de régulation.
A en croire le ministre, cette indigence de moyens dont souffre l’agence du médicament, reflète l’amère réalité de toute la filière du médicament, restée en jachère et livrée à la prédation et au diktat d’une bureaucratie paralysante. « Il y a des centaines et des centaines de dossiers » qui parviennent à cette agence pour être enregistrés, mais qu’elle ne peut pas prendre en charge, faute de moyens.
Cette agence du médicament est en fait le révélateur de l’état de délabrement de toute la filière du médicament en Algérie, suggère encore le Dr Lotfi Benbahmed, en dénonçant « La issaba qui a bloqué l’Algérie de 2017 à 2020, » et qui a tout tenté pour freiner la filière stratégique du médicament. Toutefois, et sur une note d’espoir, le Dr Lotfi Benbahmed, estime qu’une fois libérée du joug « des groupements d’intérêts » la filière du médicament pourra contribuer à réduire de quelques 400 millions de dollars la facture d’importation.
À l’horizon 2025, le Dr Lotfi Benbahmed annonce que l’Algérie, à travers les capacités de son industrie pharmaceutique, envisage d’exporter des quantités de médicaments égales à celle qu’elle importe, « pour rééquilibrer ses comptes ». A la faveur de son intervention sur les ondes de la radio, le Dr Lotfi Benbahmed a surtout mentionné l’énorme potentiel de la filière des produits de soins. Selon lui, le plan de relance de cette filière permettra de renforcer notablement sa production et de s’ouvrir progressivement vers les marchés extérieurs.
Le Plan d’urgence adopté en faveur de cette branche d’activité, explique-t-il, va notamment permettre d’ôter les nombreux écueils dressés par des « oligarques » au cours des années précédentes et qui ont été derrière le blocage de productions de dizaines d’entreprises qui ne demandaient qu’à prospérer.