La taille du marché pharmaceutique algérien était estimée à 3,3 milliards d’euros à fin 2016, a indiqué lundi à Alger le Directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Hamou Hafed.
Intervenant lors des travaux de la 18ème édition du Forum pharmaceutique international, M. Hafed a précisé que l’approvisionnement en médicaments en Algérie était actuellement assuré par 314 opérateurs privés, 150 grossistes-distributeurs et 9.600 officines de pharmacie.
La part de marché de la production locale de médicaments a été multipliée par 5 durant les cinq dernières années alors que celle des importations (produits finis et en vrac) par les opérateurs privés a diminué de 14,5% sur la même période. Pour 2017, la dotation budgétaire allouée à ce secteur est de 100 milliards de DA contre 54 milliards de DA en 2012, a-t-il rappelé.
Durant les trois dernières années, l’Algérie a enregistré l’inscription de plus de 140 nouveaux projets d’investissements dans le domaine pharmaceutique avec une moyenne de trois à quatre unités de fabrication qui voient le jour annuellement, selon M. Hafed qui a soutenu que les pouvoirs publics essaient de maîtriser les dépenses en médicaments notamment à travers la promotion d’une industrie pharmaceutique locale.
La facture d’importation des produits pharmaceutiques a légèrement augmenté (+2,4%) en 2016 à 2 milliards de dollars alors que les quantités importées ont reculé à 23.614,2 tonnes (-12,3%). De son côté, le directeur des caisses d’assurance sociale au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Djawad Bourkaïb, a fait savoir que 55% de la population algérienne était couverte actuellement par la sécurité sociale.
Quelque 12,69 millions de cartes Chifa ont été délivrées à ce jour au profit de 36,2 millions de personnes, selon le même responsable qui a souligné que les médicaments représentaient à eux seuls 68% des dépenses de la sécurité sociale.
Médicaments: Perspectives mondiales et africaines
Intervenant lors de ce forum, le représentant de l’International Médical Studies Algérie, M. Mehdi, a abordé les perspectives des marchés mondial et africain des médicaments. Selon lui, le marché mondial des médicaments atteindra 1.400 milliards de dollars en 2020 dont 28 milliards de dollars pour l’Afrique qui devrait enregistrer une très forte croissance annuelle (8%) de ce marché.
La mise en place de la future Agence africaine du médicament, a-t-il avancé, permettra aux pays africains une harmonisation des législations régissant le marché et une meilleure traçabilité des médicaments et sera ainsi un instrument de lutte contre la contrefaçon de ces produits.
Les travaux de la 18ème édition du Forum pharmaceutique, organisée les 15 et 16 mai, se tiennent en présence de pas moins de 3.000 participants et près de 60 laboratoires pharmaceutiques nationaux, internationaux et africains, représentant 32 pays d’Afrique et d’ailleurs.
Les débats portent sur deux thèmes essentiels: « l’amélioration de la gouvernance du monde pharmaceutique africain et mondial » et « le développement de l’industrie pharmaceutique africaine et la coopération intracontinentale ».
En marge de ces débats, des ateliers sont prévus pour aborder les questions liées à l’éthique, la déontologie et la réglementation, les qualifications liées à la profession, la recherche biomédicale ainsi que les bonnes pratiques pharmaceutiques.
Il est également question de discuter de l’amélioration de l’accès aux médicaments essentiels et aux innovations thérapeutiques, de la qualité et de la fiabilité des médicaments et de la promotion d’une utilisation rationnelle des médicaments.
Créé en 1999 par le Conseil africain des ministres de la Santé à Yaoundé (Cameroun), le forum pharmaceutique international a tenu sa première session en 2000 au Bénin. Sa dernière édition, la 17ème, a eu lieu en Tunisie.