Le financement des besoins du Trésor public a poussé la planche à billet à redémarrer de plus belle pour l’année en cours. Selon l’économiste conseil en investissements, Kamel Benkhabecheche, « la planche à billets 2021 pourrait atteindre les 3 200 milliards de dinars (24 milliards de dollars), soit environ 15% du PIB ».
Ce montant, rajoute l’expert contacté par le quotidien Liberté, est calculé avec le rajout des 2 100 milliards de dinars, créé dans le cadre du plan de financement spécial 2021. « Si cette hypothèse se vérifie, on aura imprimé en une année, la moitié de ce qui a été imprimé en 3 ans, soit de 2017 à 2020, lors de la 1re tranche de la planche à billets (6 556 milliards de dinars) », a-t-il estimé.
Dans une lecture dans la situation mensuelle de la Banque d’Algérie pour le mois d’avril, l’économiste souligne que les tirages de monnaie mis à la disposition du Trésor public de janvier à avril 2021, ont atteint les 1 155 milliards de dinars. Cette a été mobilisée sous forme de découverts à hauteur de 635 milliards de dinars, ainsi que via le dispositif d’achats directs des titres émis par l’État à hauteur de 520 milliards de dinars.
Pour l’expert financier, les situations à fin 2020 ont indiqué que les deux lignes affichaient plutôt un solde nul, ce qui signifie qu’en un laps de temps de quatre mois seulement, la Banque centrale a mis à la disposition du Trésor public une liquidité de 1 155 milliards de dinars. « Ce qui correspond à environ 8,5 milliards de dollars, soit l’équivalent de 5,4% du produit intérieur brut (PIB) », a-t-il précisé.
L’économiste a indiqué, dans ce sens, que les montants mobilisés au profit du Trésor public ont été consommés à hauteur de 836 milliards de dinars. « Ces ressources affectées au Trésor public entraînent de facto une hausse de la dette publique interne, dont l’encours caracolait à plus de 9 300 milliards de dinars à fin décembre 2020 », a-t-il conclu.