Pluie d’hommages au journaliste Zoheir Aberkane - Maghreb Emergent

Pluie d’hommages au journaliste Zoheir Aberkane

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Dès l’annonce de son décès ce mercredi 3 avril, notre confrère, Zoheir Abderkane a eu droit à une pluie d’hommages émanant du monde de la presse, du monde politique, de la part des défenseurs des droits humains, mais également du monde culturel.

Premier à avoir annoncé la triste nouvelle ce matin sur les réseaux sociaux, le journaliste Khaled Drareni avait peine à se rendre à la triste réalité. « Ma tristesse est infinie. Zoheir est un cœur en or, un passionné de justice et de liberté », a-t-il écrit sur son compte Facebook.

De son vrai nom, Sayeh Chamseddine Mohamed Khatir, Zoheir Aberkane s’est distingué particulièrement durant le Hirak populaire par ses reportages écrits et vidéos. « Le Hirak a été pour lui (Zoheir Aberkane) l’occasion d’un renouveau radical. Il a été le chroniqueur assidu, tôt le matin et tard le soir, des manifestations massives qui ont alimenté l’espoir de toute une nation. Sous des dehors parfois abrupts, il y a un être aimant, un homme de solidarité et de fraternité », témoigne Khaled Drareni. Il n’omet pas de rappeler que durant son emprisonnement, il lui était d’un grand soutien. « Durant l’épreuve de la prison, son soutien a été actif et sans faille ».

« Zoheir Aberkane est parti. Il emporte avec lui une part de moi-même. Repose en paix camarade. La lutte continue pour la réalisation de nos rêves partagés », écrit, pour sa part, le journaliste, poète et éditeur Lazhari Labter.

De son côté, le journaliste Abdelkrim Ghezali regrette la disparition d’un journaliste connu pour son fort caractère et son grand cœur. « Ce visage fier avec cette posture hautaine, ce regard qui scrute un monde injuste, a disparu ce matin après avoir résisté pendant trois jours au mal qui rongeait son cœur tendre et immense lourd d’amour de justice, d’empathie. Repose en paix mon ami, mon frère, mon camarade », écrit l’ancien directeur de la rédaction de la Tribune.

Ancien président de l’association RAJ, aujourd’hui dissoute, le militant Hakim Addad témoigne, quant à lui, du caractère engagé de Zoheir Aberkane. « Militant de gauche et progressiste invétéré de longues années durant. Journaliste de métier. Zoheïr Aberkane s’est fait connaître (surtout) par sa couverture du Hirak pour de multiples médias et sa présence , permanente et assidu devant ou à l’intérieur des tribunaux tant lors de ces procès pour ces écrits « subversifs » que pour (surtout) couvrir et soutenir celles et ceux qui passaient devant la barre des inculpés pour leurs opinions (détenus-es ou pas). Il ne lâchait RIEN ni PERSONNE, un véritable enragé de la vérité et de la justice », soutient Hakim Addad.

A l’unanimité, tous ceux qui l’ont connu mettent en lumière le talent du journaliste, ses convictions et son engagement sans faille en faveur d’une Algérie libre et plurielle. « Homme de courage et de conviction. Alors que tu nous quittes, tu emportes avec toi l’espoir d’un avenir meilleur pour ton pays, une aspiration nourrie par tes combats inlassables pour la justice et les droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d’expression. Ta vie fut un témoignage de dévouement et d’abnégation, laissant une empreinte indélébile dans le cœur de ceux qui t’ont connu », dit de lui, l’activiste Khadidja Mokhtari.

« Ta disparition ébranle profondément nos âmes, mais l’héritage de ta bravoure et de ton intégrité nous inspire à poursuivre le chemin que tu as tracé. Repose en paix, cher  militant Zoheïr Aberkane , ton souvenir restera à jamais gravé dans notre mémoire comme un phare d’espoir et de résilience », ajoute-t-elle.

Proche d’Ihsane El Kadi, aujourd’hui incarcéré, Zoheir Aberkane n’aura pas la chance d’assister à la libération de son « ami », comme le relève l’ancien premier secrétaire du FFS, Ali Laskri. « Triste et douloureuse nouvelle, le brave et courageux journaliste, l’engagé et l’infatigable militant du mouvement révolutionnaire pacifique à caractère unitaire du 22 février 2019 a subitement tiré sa révérence sans dire au revoir et sans assister à la libération de son ami et confrère El Kadi Ihsane et des détenus politiques et d’opinion ». Agé d’une soixantaine d’années, Zoheir Abderkane est décédé à l’Hopitale Mustpha Bacha ou il a subi une opération suite à un AVC. Son enterrement est prévu pour demain jeudi au cimetière d’El Alia à Alger.

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