Ce « chantage à la stabilité » vise à « différer toute possibilité d’alternance portée par la volonté populaire », a estimé aujourd’hui le candidat aux présidentielles, dénonçant sans les nommer les partisans d’un quatrième mandat pour le président Bouteflika.
« Je suis conscient que la conjoncture actuelle est marquée par des interrogations et des incertitudes qui entourent l’organisation du prochain scrutin, qualifié déjà d’élection fermée. Ceci est destiné à semer le doute et à créer la démobilisation. C’est pourquoi je vous invite à apporter une réponse claire et tangible en organisant la mobilisation et en occupant le terrain ». C’est Ali Benflis, candidat à la candidature aux présidentielles d’avril 2014, qui a lancé aujourd’hui cet appel aux responsables de sa campagne électorale dans les 48 wilayas réunis dans son QG central, à Alger.
« Je vous appelle à redoubler de vigilance car cette période préélectorale est propice à toutes les formes de manœuvres politiciennes. Elle montre déjà, et malheureusement, de forts indices d’incertitude qui ne sont pas de nature à favoriser la sérénité requise pour un scrutin transparent et régulier », a ajouté l’ancien Chef du gouvernement. Dans une allusion à peine voilée aux partisans d’un quatrième mandat du président Bouteflika, il a sévèrement dénoncé le « discours politique alarmiste qui prend la forme d’un appel à préserver la stabilité de l’Algérie ». Ce discours, a-t-il estimé, « vise en réalité, uniquement à faire un chantage sécuritaire » pour « maintenir le pays dans le statu quo actuel » et « différer toute possibilité d’alternance portée par la volonté populaire ». « En somme, c’est le statu quo ou le chaos ! », s’est-il indigné.
Ce « chantage » est jugé d’autant plus « inacceptable » par le candidat Benflis qu’il est tenu, a-t-il souligné, par des officiels qui « doivent prendre leurs responsabilités, faire preuve de mesure et de réserve et veiller avant tout à mettre en place les conditions politiques et matérielles de préparation et de déroulement des prochaines présidentielles ». Et de rappeler que « personne n’a le monopole de la préservation de la stabilité » et que toutes les Algériennes et tous les Algériens » en sont des « gardiens vigilants ».