Ils étaient cinq mille membres de la coordination des retraités, blessés, radiés et ayants droit de l’ANP qui ont marché ce samedi 16 février sur la wilaya de Tarf.
Alors qu’ils souhaitaient tenir un sit-in pacifique dans la ville d’El Taref, les centaines de retraités de l’ANP ont trouvé les accès de la ville barrés par les forces de l’ordre, qui n’ont pas hésité à placer des camions de 15 tonnes en tarvers de la route bloquant ainsi des centaines de citoyens pendant des heures.
Cette situation a mis en danger de nombreuses personnes, dont des malades allant en Tunisie par route et même des voyageurs voulant rejoindre l’aéroport d’Annaba.
Après une violente confrontation, les manifestants se sont dirigé vers le village d’Oum Teboul qui abrite le poste frontalier avec la Tunisie pour tenir leur rassemblement.
Cette action a littéralement terrifiée les autorités locales de la wilaya d’El Tarf qui ont envoyé de nombreux émissaires pour dissuader les retraités de l’ANP de bloquer le poste frontière. Ces derniers ont finalement obtenu l’autorisation des autorités pour tenir leur marche à El Taref, sans qu’ils ne soient réprimés, leur menace était claire « nous n’hésiterons pas à passer en Tunisie si vous nous frappez », affirme un manifestant que nous avons contacté.
Quant au coordinateur régional, M Aissa Bouzerara que nous avons eu au bout du fil, il insistera sur le fait que le sit in était pacifique et que ce sont les autorités qui ont décidé de bloquer gratuitement des milliers d’automobilistes. « Pour preuve, à Oum Teboul, nous n’avons pas empêché les gens de passer, ni même ralenti la circulation, car nous sommes nous aussi des citoyens et nous voulons pas pénaliser des malades ou des personnes âgées en déplacement en Tunisie » a-t-il conclu.
Criants leur slogan habituel « Ma patrie, ma patrie où sont mes droits? » les manifestants revendiquent l’ouverture de négociations avec leur tutelle pour régulariser leur situation socio-économique.
Ce n’est pas la première fois que la coordination entreprend ce genre d’actions sur le terrain. Il est tout de même étrange de constater qu’à un moment où de nombreux regroupements et de nombreuses manifestations ont eu lieu sans intervention des forces de l’ordre un peu partout dans le pays, celle de la coordination des retraités de l’ANP a encore une fois connu une répression implacable de la part des autorités qui ont déployé les gros moyens, y compris un hélicoptère.